Le groupe Inclusion du Handicap a organisé, avec l’appui de l’UNFPA, l’agence des Nations Unies chargée de la santé reproductive, et du Bureau du Secrétaire d’État à l’Intégration des Personnes Handicapées (BSEIPH), une formation de 2 jours, les 28 et 29 août 2025, sur l’accessibilité universelle en lien avec les actions humanitaires.
L’objectif était de renforcer la capacité des membres du groupe Inclusion du Handicap sur la question de l’accessibilité universelle.
C’est l’Organisation des Nations Unies qui a créé le groupe Inclusion dont l’UNFPA et le BSEIPH ont le lead. Ce groupe inclut l’organisation des personnes handicapées (OPH), le Bureau du Secrétaire d’État à l’Intégration des Personnes Handicapées, les agences des Nations Unies et des organisations de la société civile.
Un droit fondamental
Le Directeur de Planification du BSEIPH, M. Louis Arlext Noël, a rappelé que l’accessibilité est un droit fondamental.
Selon lui, il n’y aura pas d’accessibilité s’il n’y a pas d’égalité, de justice sociale et de société inclusive. Les personnes handicapées doivent participer à la vie sociale, a relevé Louis Arlext Noël.
Pour un Haïti plus inclusif
Par l’adoption des normes d’accessibilité et la sensibilisation de la population à ce sujet, la société haïtienne deviendra plus juste, résiliente et inclusive, a déclaré le Représentant Adjoint de l’UNFPA, Dr Jean Pierre Makelele, qui s’exprimait au nom du Représentant Samir Anouti. Chacun, chacune, aura la possibilité de participer pleinement à la vie communautaire avec jouissance équitable, a-t-il ajouté.
Le respect des droits sexuels et reproductifs pour toutes et tous, y compris les personnes en situation de handicap, fait partie intégrante du mandat de l’UNFPA, et de notre engagement à réaliser les objectifs de développement durable, notamment ceux visant à garantir l’accès universel à la santé, à l’égalité des sexes, et à la réduction des inégalités.
Le Représentant Adjoint de l’UNFPA, Dr Makelele, nous a invité à œuvrer collectivement pour que les personnes handicapées aient accès, sans difficulté, de façon équitable, aux services sociaux de base, à l’aide humanitaire, aux services de santé sexuelle et reproductive.
Les modules
Les modules concernaient la violence basée sur le genre (VBG), l’accessibilité liée aux actions humanitaires, les techniques d’accompagnement des personnes handicapées et la façon dont les personnes handicapées peuvent régler les normes d’accessibilité, a indiqué le spécialiste en accessibilité, handicap et accompagnement, M. Fenel Bellegarde.
M. Eddy Lemaire, chef de service d’éducation intégrée à la Société Haïtienne d’Aide aux Aveugles, a permis aux participant-e-s de comprendre la question du handicap et ses différentes approches.
Des Chargés de Programmes de l’UNFPA, Dr Dina Saintilmon, et Mme Prisca Claude Cadet, ont planché sur le dispositif minimum d’urgence (DMU) et les violences basées sur le genre (VBG) respectivement.
Accessible ou non ?
Pourquoi telle porte n’est-elle pas accessible aux personnes handicapées ?
Selon les normes d’accessibilité, la porte doit mesurer 90 centimètres. En-dessous de 90 centimètres, un fauteuil roulant ne pourra pas passer, a fait savoir le spécialiste en accessibilité, handicap et accompagnement, Fenel Bellegarde.
C’est quoi l’accessibilité ? Quelles sont ses composantes ? Quels sont les différents types d’accessibilité ? Ce sont parmi les aspects que les participant-e-s ont eu à apprendre.
Compétences acquises
Chaque participant-e à cette formation a appris à calculer la longueur d’une rampe, la largeur et la hauteur d’une porte ainsi que l’espace pour une toilette. Une toilette qu’une personne en fauteuil roulant utilise doit mesurer au moins 150 centimètres carrés, après l’espace pour le lavabo, a précisé M. Bellegarde.
Cette formation va être utile dans le cadre de propositions que les participant-e-s vont faire dans leur travail et des actions concrètes qu’ils vont entreprendre sur le terrain, a estimé M. Bellegarde.
Vers la duplication
Nous espérons que les personnes formées vont dupliquer la formation et mettre ce qu’elles ont appris en application, a-t-il précisé.
Ces gens doivent continuer à se former pour pouvoir faire le diagnostic de la question d’accessibilité. S’il y a un bâtiment, ils peuvent faire un diagnostic de l’accessibilité et produire un rapport en formulant des recommandations, a-t-il ajouté.
Mieux aptes à aider en matière d’accessibilité
Mme Lourdes Mya Alexandre est infirmière, fondatrice et présidente de l’Association Sourds.
Elle a déclaré avoir appris beaucoup de choses. « Il y a beaucoup de thèmes qui me permettront d’être un meilleur leader, de pouvoir mieux discuter avec des personnes dans mon association qui ont entre 16 et 40 ans », a-t-elle souligné.
C’est la société qui porte les gens à apparaître comme des personnes handicapées en raison du manque d’accessibilité, a-t-elle expliqué.
« L’aspect pratique de cette formation a fait de nous des contremaîtres. Nous sommes passés par l’escalier, nous avons mesuré des portes et des toilettes. Des personnes voyantes ont appris à aider des non-voyants ». Nous allons les aider à bénéficier de l’accessibilité dans la société, a relevé la présidente de l’Association Sourds.
Le Pasteur Yves Hilaire est doctorant en leadership et administration. Il participait à cette formation à titre de responsable de protocole au niveau de son église.
Cette formation m’a aidé à avoir une première impression d’un espace que je fréquente pour voir s’il est accessible, a-t-il indiqué.
« M. Fenel Bellegarde m’a appris comment apporter de l’aide aux personnes vivant avec une déficience. J’ai beaucoup aimé les séances de simulation. J’ai appris l’importance d’aider et de se mettre à disposition des personnes ayant une déficience », a précisé le Pasteur Yves Hilaire.
Dans un pays où environ 16 % de la population vivent avec un handicap, selon l’OMS, l’absence d’infrastructures et de mécanismes accessibles limite l’accès à l’éducation, à l’emploi, aux services de santé, à l’aide humanitaire et à la participation citoyenne. Elle accroît leur vulnérabilité en cas de catastrophe naturelle.
Texte et photos : Vario Sérant