Le Réseau des Étudiants pour des Actions Civiques (REPAS) a organisé, mercredi 3 décembre 2025, une matinée de réflexion estudiantine autour du thème : « Regards croisés de la jeunesse sur la conjoncture de crise en Haïti », une activité qui a réuni des étudiantes et étudiants issus de différentes facultés, pour échanger, analyser et proposer des pistes d’engagement citoyen face à la situation actuelle du pays.
Divers secteurs de la vie nationale continuent de multiplier leurs rencontres pour dialoguer sur la situation du pays. C’est dans cette optique que le réseau des jeunes, une frange du secteur universitaire, s’est rassemblé pour discuter de l’avenir du pays.
En ce sens, Jean Louis Wendie Djennyca, l’une des participantes et universitaire, a fait un ensemble de considérations qui ont montré la gravité de la situation du pays depuis des années, notamment les élections qui n’ont jamais été organisées. Elle souligne qu’aucune élection n’a eu lieu depuis plus de cinq ans, ce qui a provoqué des transitions successives. Elle a également insisté sur l’insécurité galopante qui pousse les Haïtiens à fuir leur pays, ainsi que sur l’instabilité politique qui a lourdement pesé sur l’économie nationale.
Plus loin, elle déclare que le Réseau des Étudiants pour l’Action Civique (REPAS), qui regroupe des étudiants issus de diverses universités de la zone métropolitaine, s’est réuni pour réfléchir à la situation actuelle du pays. En outre, elle a évoqué l’approche du 7 février, date à laquelle plusieurs acteurs proposent une nouvelle transition pour remplacer le Conseil Présidentiel de Transition, en vue de conduire le pays vers les élections.
« Nous, issus du milieu universitaire, affirmons que cela n’a aucun sens de doter la population haïtienne d’une nouvelle transition sans aucun résultat concret. Il est également injustifié de continuer avec un exécutif dirigé par plusieurs personnes, ce qui nous éloigne davantage de la Constitution du pays. Nous exigeons de préférence un exécutif bicéphale », a déclaré Mme Jean Louis. Par ailleurs, elle reste convaincue que la transition doit se poursuivre avec un seul président issu du Conseil Présidentiel de Transition (CPT).
Noël Eden, un autre étudiant et participant à cette table ronde, a déclaré que le choix du président pour la formation d’un gouvernement à deux branches du pouvoir exécutif, issu des membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) pour continuer la transition après le 7 février, est tout à fait envisageable. Cependant, il estime que trois membres du CPT sont touchés par des soupçons de corruption : Fritz Alphonse Jean a été sanctionné par l’international, tandis que Laurent Saint-Cyr et Edgar Leblanc n’ont convaincu aucun secteur de la société haïtienne.
Selon lui, la meilleure décision serait de continuer la transition avec l’ancien coordonnateur du CPT, Leslie Voltaire, comme président, accompagné d’un Premier ministre. Il croit que cette personnalité est capable de diriger cette transition jusqu’à l’organisation d’élections crédibles.
Yasmine Sanon
