La tempête tropicale Mélissa poursuit sa progression vers la péninsule Sud d’Haïti, provoquant des conditions météorologiques instables sur plusieurs régions du pays. Dans son dernier bulletin publié ce mercredi 22 octobre, l’Unité Hydrométéorologique d’Haïti (UHM) annonce le passage au niveau de vigilance orange, notamment pour le Grand Sud et le département de l’Ouest, en raison des risques accrus d’inondations et de glissements de terrain.
Selon les prévisions, la journée de mercredi s’est déroulée sous un ciel globalement ensoleillé. Toutefois, des cellules orageuses périphériques associées au système Mélissa devraient provoquer, au cours de la nuit, des averses localisées accompagnées de coups de tonnerre et de rafales de vent sur plusieurs zones, en particulier dans le Grand Sud, l’Ouest et le Bas-Plateau.
D’après les observations de l’UHM, la tempête était située à environ 485 kilomètres au sud-sud-ouest de Port-au-Prince vers 11 heures locales. Se déplaçant lentement vers le nord-ouest, elle pourrait modifier sa trajectoire dans les prochaines heures, augmentant ainsi la probabilité d’impacts directs sur le territoire haïtien.
Les météorologues annoncent déjà de fortes pluies orageuses dès jeudi matin, principalement sur les régions Sud et Ouest, avec un risque élevé d’inondations et de mouvements de terrain. L’UHM maintient donc la veille d’ouragan, particulièrement pour la péninsule Sud et les zones avoisinantes.
Sur le plan maritime, les conditions se dégradent rapidement. Les vents atteignent 25 à 35 nœuds sur la côte Sud, où la hauteur des vagues varie entre 8 et 14 pieds, rendant la mer très agitée, voire dangereuse. En conséquence, l’UHM, en coordination avec le SEMANAH et la DGPC, a interdit toute activité de cabotage sur la côte Sud jusqu’à nouvel ordre.
Dans le golfe de la Gonâve, les vents oscillent entre 10 et 20 nœuds, tandis que sur la côte Nord, ils peuvent aller de 15 à 25 nœuds avec une mer modérément agitée.
L’UHM affirme suivre de très près l’évolution de Mélissa et promet d’informer la population et les autorités en temps réel. La prudence est de mise, surtout dans les zones à risque d’inondations et pour les usagers de la mer.
Les conditions météorologiques dépendent de la tempête Mélissa. Il y a plusieurs scénarios possibles. Le plus probable est que la tempête se déplace vers la Jamaïque, ce qui épargnerait Haïti des effets directs de cette dernière.
Le directeur général de la Protection civile a parlé des mesures qui doivent être prises par la population, comme suivre en permanence les bulletins météorologiques, éviter de se déplacer et s’éloigner de chez soi. « C’est un système assez rusé, la situation peut changer à tout moment. Il n’y a pas de trajectoire fixe », a précisé M. Emmanuel.
Les personnes qui habitent près des ravines ou des rivières doivent être particulièrement prudentes. Il faut sécuriser les fenêtres, s’assurer de placer dans un endroit sûr tout ce qui peut être emporté par les eaux, et vérifier les réserves (nourriture, eau traitée, piles pour les batteries). Il faut veiller sur les personnes âgées et celles vivant avec un handicap, et toujours communiquer avec les voisins pour partager les informations sur l’évolution de la situation.
Du côté des autorités, notamment de la Protection civile, la permanence a été décrétée pour le personnel concerné de l’institution. « L’UHM et la Protection civile ont décrété la veille, c’est-à-dire qu’il y aura des techniciens de l’UHM qui seront systématiquement présents à l’UHM, ainsi que des techniciens du côté de la DGPC, jusqu’à ce que nous levions le niveau d’alerte. Nous testons les moyens de communication pour vérifier s’ils sont opérationnels. Nous faisons des efforts pour déployer les ressources afin d’assister la population. Nous évaluons les impacts pour pouvoir apporter une réponse adéquate, afin que la population ne soit pas victime du passage de cette tempête tropicale », a déclaré le directeur de la DGPC.
D’après ce qu’a indiqué le directeur, les instructions ont déjà été données pour que les abris soient ouverts à partir de demain dans les zones susceptibles d’être affectées.
Sorah Schamma Joseph