Lors d’une conférence de presse, le responsable de communication de l’Organisation du Peuple en Lutte (OPL), M. Jean Robert Bossé, a présenté une note de conjoncture dans laquelle le parti dénonce la mauvaise gestion de la crise par le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et réclame son départ immédiat. « Depuis plus de trois ans, le pays est plongé dans une insécurité généralisée, et rien n’a changé depuis l’arrivée du CPT. Au contraire, la situation s’est aggravée », a déclaré M. Bosé au nom de l’OPL.
L’organisation critique les autorités de transition qui, au lieu de rechercher une solution nationale durable, ont choisi de confier le sort du pays à des forces étrangères. « Une fois encore, le CPT a décidé de livrer l’avenir de notre pays à des étrangers sous le chapeau de l’ONU. Après la CARICOM et l’OEA, voilà que la communauté internationale s’impose à nouveau, sans aucune garantie de changement réel », a ajouté le responsable de communication.
Pour l’OPL, cette orientation ne fera qu’affaiblir davantage les institutions nationales.
« En agissant ainsi, ils compromettent la souveraineté nationale et exposent le pays à une dépendance encore plus grande. La sécurité ne se construit pas sous occupation étrangère », a martelé M. Bosé.
Le parti exige le départ du CPT afin de permettre la mise en place d’« une équipe patriotique et responsable » capable de redresser le pays.
« Il faut une vraie transition pour sortir de cette crise. Nous devons relancer le processus démocratique et remettre Haïti sur la voie de la stabilité », a-t-il affirmé.
Selon l’OPL, depuis l’installation du CPT, la situation sécuritaire s’est considérablement dégradée : multiplication des territoires sous contrôle de groupes armés, appauvrissement de la population et effondrement des services publics. Le parti dénonce également le coût jugé excessif de cette instance. « Chaque membre du CPT coûte plus d’un million de dollars américains par an, soit deux fois et demie le salaire d’un président des États-Unis. C’est inacceptable pour un pays aussi appauvri », a dénoncé M. Bosé.
Le parti a aussi condamné les propos d’un membre du CPT, Edgard Leblanc Fils, qui a invité la population à collaborer avec des groupes armés. « Ces déclarations sont irresponsables et extrêmement graves. Elles montrent à quel point le CPT est déconnecté des réalités de la population, qui subit chaque jour la violence de ces groupes », a réagi le porte-parole.
L’OPL se dit prête à travailler avec tous les secteurs de la société afin de parvenir à un consensus sur la mise en place d’un nouveau leadership politique. « Nous devons nous entendre sur le choix d’un organe de contrôle, d’un président, d’un Premier ministre et d’un nouveau gouvernement capable de garantir la sécurité, la stabilité et d’organiser des élections générales », a précisé M. Bosé.
Dans sa note, le parti rappelle que Danio Siryac et Ketel Jean Philippe n’ont aucun mandat pour parler au nom de l’OPL. « Ces anciens responsables ne représentent plus le parti », a insisté M. Bosé, précisant que le nouveau comité exécutif national est en fonction depuis le 14 décembre 2024, pour un mandat de huit ans.
Enfin, l’OPL renouvelle son engagement en faveur de la reconstruction des institutions de sécurité.
« Nous plaidons pour des forces armées et policières professionnelles, capables de protéger le territoire national et de défendre la souveraineté du pays », a conclu M. Bosé.
Sorah Schamma Joseph