Les gangs criminels continuent de terroriser la population et de s’attaquer aux infrastructures, tandis que l’État se montre incapable de restaurer l’ordre et la sécurité. Dans ce climat d’impuissance, la Police nationale d’Haïti tente de répondre avec les moyens du bord, multipliant les interventions pour limiter la puissance des bandes armées.
En effet, le jeudi 18 septembre 2025, la Garde-Côtes de la PNH informe avoir récupéré deux bateaux de marchandises qui avaient été volés la veille par des individus armés dans la commune de Léogâne. « Dans la nuit du 17 septembre, alors que les embarcations étaient accostées au port en attente du lever du jour, des assaillants avaient fait irruption et pris possession des bateaux. Alertées, deux patrouilles de la Garde-Côtes se sont mobilisées dès l’aube pour traquer les malfrats. Grâce à cette intervention rapide, les deux navires ont été récupérés et sécurisés. »
Le gouvernement avait de son côté, condamné le massacre ignoble perpétré à Labodri par des groupes armés. À l’issue d’une réunion d’urgence avec le haut commandement de la PNH, des instructions avaient été données pour déployer des unités spécialisées afin de sécuriser la zone, renforcer le quadrillage autour de Cabaret et de l’Arcahaïe, lancer des opérations de traque contre les bandes responsables et apporter une assistance médicale, psychologique et humanitaire aux familles victimes.
Mais la spirale de la violence ne s’est pas arrêtée. Vers midi, le jeudi 18 septembre 2025, environ soixante hommes lourdement armés, identifiés comme membres des gangs Ti Bwadòm et Kokorat San Ras, ont attaqué la commune de Bassin-Bleu, dans le département du Nord-Ouest. Le sous-commissariat de police a été incendié, plusieurs véhicules détruits, et la caisse populaire KOPLES pillée. Des employés de cette institution ont été kidnappés, selon les informations disponibles. Des tirs nourris ont semé la panique dans la ville, poussant de nombreux habitants à fuir leurs maisons. Des domiciles privés ont également été pris pour cibles, accentuant le climat de terreur.
En ce qui concerne, cette nouvelle attaque illustre la vulnérabilité persistante du territoire, en particulier dans le Nord-Ouest, où les groupes armés étendent leur emprise. Toujours en ce qui a trait à la situation sécuritaire délétère du pays, les autorités américaines affirment avoir saisi plus de 23 000 armes et stupéfiants destinés à Haïti, d’une valeur supérieure à un million de dollars. « La sécurité d’Haïti est importante pour les États-Unis », a rappelé l’ambassade, réitérant son appui.
Tout compte fait, la crise sécuritaire s'envenime. Les autorités politiques se limitent aux déclarations, la police, avec ses maigres ressources, tente tant bien que mal de maintenir une présence sur le terrain. Les gangs, eux, continuent de frapper sans relâche, confirmant l’effondrement sécuritaire du pays.
Vladimir Predvil