a Fédération Nationale des ASEC d’Haïti (FENNASE) a organisé un forum national autour du thème : « L’avant-projet de la Constitution et le renforcement des capacités des élus locaux, notamment dans les sections communales », une initiative qui permet aux différents élus locaux de discuter et de faire des propositions autour de l'avant-projet constitutionnel.
En effet, ce forum s’est déroulé en présence du ministre de l'Intérieur et des Collectivités Territoriales, ainsi que des représentants de différentes ASEC. En ce sens, le président de la FENNASE, Frantz Azarin, a fait savoir qu'Haïti vit une étape charnière de son histoire, où elle cherche à poser les fondations d’un nouvel avenir à travers une nouvelle Constitution. Il ajoute que dans ce système, les sections communales sont appelées à jouer un rôle central. Cette journée de rencontre permettra aux élus de renforcer leurs capacités afin qu’ils puissent mieux exercer leurs fonctions, s’informer sur le projet de réforme constitutionnelle, ainsi que sur les changements qui les concernent directement dans l’organisation territoriale du pays.
D’autre part, il a souligné que malgré l’importance et le rôle clé des ASEC dans le développement local, elles sont souvent négligées, souffrent d’un manque de soutien financier régulier et ne disposent pas des outils et formations adéquats pour accomplir efficacement leur mission. Cela entraîne un dysfonctionnement important au sein des collectivités et affaiblit la présence de l’État dans les zones rurales.
« C’est dans ce contexte que la Fédération Nationale des ASEC d’Haïti a pris l’initiative de mobiliser toutes les forces concernées pour réfléchir, dialoguer et agir. L’objectif est d’organiser un espace de réflexion collective et de renforcer les capacités des ASEC, en particulier autour de l’avant-projet de Constitution qui touche directement les sections communales. Cette activité vise spécifiquement à permettre aux ASEC de mieux comprendre les changements constitutionnels qui les concernent, d’analyser le rôle de l’État local et de maîtriser les outils nécessaires pour agir sur le terrain », a communiqué le président. Il a fait savoir qu’ils sont réunis pour obtenir des résultats concrets tels que : renforcer les ASEC dans la réforme constitutionnelle, mettre à leur disposition des outils pratiques pour leur travail de terrain et intégrer la voix des paysans et des citoyens ruraux dans cette réforme.
Pour sa part, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités Territoriales, Paul Antoine Bien-Aimé, présent à cette activité, a fait connaître que depuis que la réforme constitutionnelle a été annoncée, le gouvernement constate une mobilisation croissante des collectivités territoriales. Il a déclaré qu’il avait participé à la première version de l’avant-projet de Constitution et qu’ils sont restés mobilisés ; maintenant, ils se trouvent face à une nouvelle version qui présente des changements concernant les collectivités territoriales par rapport à la première version.
Les sections communales ne seront plus des collectivités territoriales à part entière. Alors que la première version proposait de transformer toutes les sections communales en communes, la nouvelle version suggère plutôt un nouveau découpage territorial, sans préciser quelles seront exactement les nouvelles communes créées. « Ce que nous savons, c’est que les sections communales, telles que nous les connaissons, cesseront probablement d’exister comme collectivités territoriales autonomes, et qu’il y aura une multiplication des communes », a affirmé le ministre.
Il ajoute qu’il est important que chaque Haïtien ait accès aux services publics, qu’ils soient fournis par l’État central ou par les collectivités territoriales. Pour cela, il faut repenser l’organisation du territoire afin de garantir cet accès, notamment à travers une meilleure répartition des communes.
En outre, le titulaire du MICT a souligné une tendance inquiétante à l’éloignement de nombreux responsables de collectivités. Beaucoup d’entre eux ne sont pas présents sur leur territoire et veulent gérer à distance. Or, la gouvernance locale repose sur la proximité, sur des élus qui vivent là où ils ont été choisis et qui connaissent les réalités du terrain.
Ils ne doivent pas accepter que certains préfèrent rester à Port-au-Prince ou dans d'autres villes, alors qu’ils sont censés être présents dans leur section communale. Pourtant, la population a besoin de leur présence.
Yasmine Sanon