Haïti : Plus de 700 000 déplacés, la moitié sont des enfants
La quantité de personnes déplacées dans le pays atteint un niveau alarmant et continue d'augmenter chaque jour. Au cours des trois derniers mois, le nombre a augmenté de 22 % selon le Programme Alimentaire Mondial (PAM). En effet, plus de 700 000 personnes, dont plus de la moitié sont des enfants, se retrouvent aujourd'hui déplacées à l'intérieur du pays, selon le PAM.
Alors que les conditions de vie continuent de se détériorer, les troupes armées compteraient en leur sein, selon les Nations Unies, entre 30 % et 50 % d'enfants, lesquels sont victimes de coercition, d'abus et d'exploitation dans un contexte persistant de fragilité sociale, économique et politique alimentée par la violence. Avec une population estimée à 90 % en situation d'extrême pauvreté, les enfants se retrouvent dans une situation critique où trois millions d'entre eux ont toujours besoin d'une aide humanitaire urgente.
Parallèlement, les perturbations politiques qui sévissent depuis des lustres, conjuguées aux conditions économiques, ont conduit à la prolifération des bandits, dont un nombre croissant d'enfants du pays se voient contraints de grossir les rangs faute de moyens de survie.
À l'occasion de la Journée mondiale des droits de l'enfant, d'autres organisations de défense des droits de l'enfant, dont CRECH et World Vision, estiment que les droits de l'enfant ne sont jamais respectés. Ces enfants sont confrontés à une crise humanitaire profonde, exacerbée par les groupes armés de la capitale et de ses environs.
CRECH et World Vision, dans une note de positionnement, tirent la sonnette d'alarme et lancent un appel urgent à la protection des enfants exploités à des fins criminelles. «Nous dénonçons avec la plus grande fermeté toute exploitation des enfants à des fins criminelles. Ces actes, qui transforment les enfants en instruments de guerre, violent les principes fondamentaux des droits humains, des lois nationales et des conventions internationales auxquelles Haïti a souscrit», peut-on lire dans la note.
Ces organisations, engagées dans l'éducation, la protection et l'épanouissement des enfants, rappellent à l'État haïtien son obligation légale et morale de protéger les enfants, particulièrement en ces temps de crise. L'appel est également adressé à l'accélération des efforts des responsables de la société civile, de l'IBERS, et de tous les secteurs de la vie nationale pour protéger les enfants, dans un contexte où le nombre de personnes nouvellement déplacées continue d'augmenter.
Gérard H. Résil