La communauté internationale, incluant le Canada, les États-Unis, le Royaume-Uni, et la République dominicaine, a imposé des sanctions contre des politiciens, leaders économiques et chefs de gangs haïtiens en raison de leur présumée implication dans la corruption et le banditisme. Des sanctions récentes, telles que celles imposées par les États-Unis à l'ancien président Michel Martelly, ont suscité des débats. Le point sur les principales figures sanctionnées.
En effet, le 20 novembre 2022, le Canada a imposé des sanctions à l'ancien président Joseph Michel Martelly ainsi qu'aux anciens premiers ministres Laurent Lamothe et Jean Henry Céant. La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, avait affirmé dans un communiqué que ces individus bénéficiaient directement du travail des gangs et étaient liés à un système de corruption.
De même, le Canada avait ciblé plusieurs figures influentes, telles que Joseph Lambert, président du Sénat, Youri Latortue, ancien sénateur, Gary Bodeau, ancien président de la Chambre des Députés. Les sanctions ont également touché des hommes d'affaires comme Berto Dorcé et Gilbert Bigio, ainsi que des leaders de gangs armés tels que Jimmy Chérizier et Lanmo Sanjou.
Pour sa part, les États-Unis ont également sanctionnés des personnalités comme Youri Latortue, Joseph Lambert, Laurent Lamothe, Rony Célestin, et Hervé Fourcand. Ces sanctions se concentrent sur des accusations de corruption et de soutien à des activités criminelles. Aussi, le gouvernement américain a imposé des sanctions à l’encontre de Joseph Michel Martelly, en l’accusant de trafic de drogues à l’échelle internationale et de responsabilité dans la défaillance sécuritaire et politique d’Haïti. « L’action d’aujourd’hui contre Martelly met en évidence le rôle significatif et déstabilisateur qu’il a joué, aux côtés d’autres officiels corrompus, dans la perpétuation de la crise actuelle en Haïti. », a déclaré Bradley T. Smith, sous-secrétaire américain par intérim au Terrorisme et au Renseignement financier.
De son côté, la République dominicaine a imposé des sanctions à une liste étendue comprenant Claude Joseph, ancien Premier ministre, Gracia Delva, politicien, et Liszt Quitel, ancien ministre de l'Économie. D'autres noms notables incluent Rodolphe Jaar, Kesner Normil, et Arnel Bélizaire. De nombreux individus sanctionnés par la République dominicaine sont également sur les listes des autres pays et organisations, soulignant l'ampleur des accusations portées contre eux.
Les Nations Unies, quant à elles, ont sanctionné principalement Jimmy Chérizier, leader de gangs armés. Un rapport des Nations Unies de 2023 a aussi mentionné les accusations selon lesquelles Michel Martelly aurait financé des gangs armés, notamment ceux basés à Pétion-Ville et à Port-au-Prince.
En somme, ces sanctions internationales illustrent les efforts pour contrer la corruption et la violence en Haïti, suivant les informations disponibles tout en exerçant une pression sur les individus et groupes compromettant la stabilité du pays. Cependant, le débat persiste dans l'opinion publique sur l'efficacité de ces mesures. Certains soutiennent que ces sanctions devraient renforcer le système judiciaire haïtien, en incitant à des poursuites contre les personnes concernées.
Rappelons que depuis octobre 2022, plus d'une soixantaine de personnalités politiques et économiques ont été sanctionnées pour des actes liés au financement des gangs, à la corruption et au blanchiment d'argent. Dans ce contexte, un appel se fait entendre pour une collaboration plus étroite entre la justice haïtienne et les pays a la base de ces sanctions, afin de garantir que les individus visés répondent de leurs actes.
Vladimir Predvil