Conditions de vie des déplacés à Port-au-Prince: inquiétudes pour leur santé

Depuis quelque temps, fuyant la guerre des gangs, la population de Carrefour-Feuilles, section communale située à l'est de Port-au-Prince, et d'autres zones de la région métropolitaine de Port-au-Prince se retrouve éparpillée dans des abris transitoires, ne respectant aucune règle d'hygiène ou de santé. En pleine crise politique et sécuritaire, ces déplacés expliquent leur calvaire et déclarent craindre pour leur santé à cause non seulement de la promiscuité, mais aussi à cause d'un manque de nourriture.

Charles Renel, responsable logistique de l'abri provisoire du lycée Marie-Jeanne, n'a pas caché son désarroi, expliquant n'avoir reçu aucune assistance pour les 6231 personnes qui occupent l'espace. « Nous sommes comme abandonnés à notre sort, même les toilettes ne sont pas suffisantes pour la quantité de personnes qui y habitent. » Les responsables du comité de ce centre en ont profité pour lancer un appel, en cette période de pluie où les cas de paludisme et de choléra peuvent surgir à tout moment.

Certains déplacés sont préoccupés par d'éventuelles maladies qui peuvent surgir en raison de leur condition de vie précaire. D'autres se montrent désespérés quant à leur chance de retourner dans leur quartier ou leur maison qui ont été calcinés. D'autant plus que permettre à ces déplacés de retrouver leur vie d'avant représente apparemment le cadet des soucis des dirigeants.

Ces gens sont privés de services médicaux, explique un homme qui a voulu garder l'anonymat. « Quand il y a des déplacements de population, on sait que les besoins vont rapidement augmenter, les gens sont beaucoup plus exposés aux maladies diarrhéiques s'il n'y a pas d'eau potable, ou aux infections respiratoires, aux épidémies quand ils vivent dans des abris surpeuplés comme celui-ci. Dans ces moments de vulnérabilité extrême, l'État, les organisations non gouvernementales, devraient pouvoir donner de l'aide, mais hélas. »

Depuis quelques mois, dans le pays, la violence qui perdure a gravement détérioré la situation humanitaire, sanitaire, sécuritaire, renforçant la précarité et l'isolement de la population. Les affrontements entre groupes armés et les forces de l'ordre continuent de conduire à des déplacements massifs de la population et du personnel de santé qualifié. Les besoins sont énormes avec une capacité limitée de prise en charge.

 

Gérard H. Résil

 

 

 

 

 

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