Les patients tuberculeux qui fréquentaient le centre de santé de Sanatorium sont orientés vers quatre autres centres hospitaliers pour continuer leur traitement. L'hôpital Grâce Children, l'un de ces centres, accueille une trentaine de malades, selon la directrice nationale de l'International Child Care, Dr Josette Bijou, qui sollicite l'appui du gouvernement dans la prise en charge de ces personnes.
Sanatorium, l’hôpital spécialisé dans les maladies pulmonaires, est paralysé depuis plusieurs semaines en raison de la violence inouïe des gangs dans le quartier Carrefour-Feuilles. Pour une meilleure prise en charge, le ministère de la Santé publique et de la Population invite les malades à se diriger vers l'hôpital Saint François de Salle, situé à rue Chareron, à l'hôpital Raoul Pierre à Arcachon 32, à Carrefour, à l'hôpital Grâce Children sis à Delmas 31 et dans le centre de santé Notre Dame du Cap, situé à la rue Ogé dans la commune de Pétion-ville.
L'hôpital Grâce Children, l'un des centres mis à la disposition des patients tuberculeux en provenance notamment du Sanatorium, affirme avoir déjà reçu une trentaine de malades. «Nous avons enregistré une trentaine de patients en provenance de Sanatorium, bien avant l'annonce du ministère. Cette semaine, le nombre est un peu réduit, nous en avons 5. Nous allons les classer dans une liste particulière, afin que nous puissions acheminer leurs dossiers au responsable du Sanatorium au moment opportun», a indiqué la docteur Josette Bijou, directrice nationale de l'International Child Care.
À côté de leur prise en charge, elle ajoute que ces personnes ont été soumises à des tests de dépistage du sida et du diabète, en vue de prévenir toutes éventuelles complications, qui risqueraient d'aggraver leur situation. Elle souligne que la diabète et le virus du sida augmentent le risque de contamination au virus Mycobacterium tuberculosis, le germe responsable de la maladie tuberculose.
Madame Bijou a en outre précisé que l'institution reste à la disposition des malades. Néanmoins, elle demande au gouvernement de les soutenir avec une plus grande quantité de médicaments afin de continuer à desservir la communauté. «Cette nouvelle affluence requiert un plus grand nombre de professionnels médicaux. Nous sommes en pourparlers avec les responsables du ministère de la Santé publique afin qu'ils puissent non seulement nous envoyer d'autres médicaments, mais aussi envoyer des pneumologues, quelques internistes et infirmières qui étaient à l'hôpital Sanatorium, en vue de renforcer notre équipe», informe-t-elle.
L'ancienne ministre de la Santé publique et de la Population estime que la promiscuité dans les sites d'hébergement met à risque la population face aux maladies pulmonaires, précisant qu'elles se transmettent par la voie aérienne. Ainsi, elle encourage les tuberculeux à poursuivre leur traitement. «Les personnes qui ne prennent plus leurs cachets risquent de développer une résistance aux médicaments et pourraient enrayer la chaîne de contamination et provoquer une épidémie», déclare-t-elle.
Parallèlement, Dr. Bijou invite les autorités concernées à prendre des mesures concrètes pour faire régner la paix et la sécurité dans le pays afin que la population, notamment le secteur médical, puisse être exempte des assauts des bandits. Elle appelle également à la conscience patriotique du côté des civils armés pour le respect des bâtiments des hôpitaux ainsi que des travailleurs de la santé.
Sheelove Semexant
