Détention préventive prolongée : l’OCNH plaide pour une synergie entre tous les acteurs judiciaires

L’organisation des citoyens pour une nouvelle Haïti (OCNH) a organisé, ce jeudi 14 septembre 2023, à Pétion-Ville, une causerie autour de la lutte contre la détention préventive prolongée et arbitraire en Haïti. Une occasion pour le doyen du Tribunal de première instance de Port-au-Prince , Me Bernard St-Vil et l’ex-doyen du Tribunal de première instance de St-Marc et juge à la cour d’appel de Port-au-Prince,  Me Massillon Noe Pierre –Louis de partager leurs expériences, les défis et perspectives.

L’insécurité judiciaire demeure,  après l’insécurité sociale et urbaine,  la troisième forme d’insécurité humaine à laquelle est  exposée  les citoyens haïtiens depuis quelque temps, a fait comprendre le coordonnateur de l’OCNH maître Camille Occius, visiblement satisfait de cette causerie autour  de la surpopulation carcérale en Haïti qui, selon le dernier rapport du RNDDH, parle de 16.8% de condamnés alors que 83.7 % sont en détention prolongée.

«Le système carcéral en Haïti est saturé. Le taux d'occupation dans les quatre prisons principales du pays est de 401%, soit quatre fois leur capacité maximale. En conséquence, les détenus ne disposent que de 0,24m2 . 

Me Massillon Noe Pierre –Louis ex-doyen du Tribunal de première instance de Saint-Marc ,  dans sa prise de parole, a donné quelques causes réelles de la détention préventive prolongée.

Il a tout d’abord fait mention d’une  mauvaise gouvernance judiciaire. Selon lui, le développement d’Haïti doit passer par le renforcement de l’État et l’adoption de bonnes pratiques en matière de gouvernance. En effet, au-delà de la refonte de l'État, d’autres transformations doivent avoir lieu pour assurer un véritable changement de paradigme en Haïti.  

 Il plaide pour la mise en place d’un système de gouvernance efficace et dans ce contexte la lutte contre la corruption s’avère essentielle.

Il est en outre intervenu sur le dilemme de l’infrastructure judiciaire qui représente un nœud gordien dans la lutte contre la détention illégale et arbitraire dans le pays.

Enfin, maître Occius, satisfait de cette causerie, annonce  pour bientôt une autre journée avec cette fois-ci des responsables de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et les avocats. Car, selon lui, le problème de la justice dans le pays doit être posé en amont et en aval pour de meilleurs résultats.

 

Gerard H. Resil  

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