Des policiers utilisent des blindés de la PNH comme « taxi », révèle le RNDDH

Le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), révèle en effet que, des policiers opérant dans la commune de la Croix-des-Bouquets, dans l’Ouest d’Haïti, ont trouvé le moyen de gagner de l’argent en utilisant des véhicules blindés de l’institution policière comme moyens de transport. Un service au plus offrant, car les prix varient entre 2500 g à 500 us dépendamment de la personne, toujours selon le RNDDH.

« Des citoyens paient entre 2 500 gourdes (144,26 gourdes pour un dollar US au 26 décembre) et 500 dollars américains, suivant leur statut, pour avoir la chance de monter à bord du véhicule », indique l’organisme de défense des droits humains.

 

Mis à part le transport humain, les policiers se font payer pour accompagner des convois de marchandises. « Un camion qui transporte des légumes, paie entre 2 500 et 5 000 gourdes ; la somme varie entre 700 et 1 000 dollars américains s’il s’agit de protéger des containers en provenance de la République dominicaine et un montant pouvant aller jusqu’à 10 000 gourdes est exigé pour traverser des camionnettes venant de Malpasse durant les jours de marché. » Le RNDDH, souligne que les agissements de ces agents de l’ordre sont en contradiction avec le code déontologique et les règlements généraux de la PNH.

 

En plus, ils ne font preuve selon le réseau d’aucune considération même pour leurs frères d’armes, en effet le 2 décembre dernier, des policiers impliqués dans cette pratique, ont refusé de transporter le policier Lincoln Bien-Aimé qui était accompagné de sa conjointe.

 

Selon l’organisme, Lincoln Bien-Aimé voulait se rendre à Ganthier, à bord du blindé de la police qui opère à Croix-des-Bouquets. Mais l’accès lui a été refusé par les policiers, sous prétexte qu’il n’y avait pas suffisamment de place à bord du véhicule. Par la suite, ils ont été attaqués à Croix-des-Bouquets par des bandits appartenant au gang des « 400 Mawozo », déplore le RNDDH.

 

Bien-Aimé, est mort sur le coup après avoir été criblé de balles, par des bandits armés, le cadavre de ce dernier, n’a même pas pu être récupéré, rappelle le RNDDH. L’agent 1, était affecté à la Brigade de lutte contre le trafic de stupéfiants (BLTS). Il a  été assassiné, le jour de son anniversaire, et sa conjointe a été atteinte de plusieurs projectiles et laissée pour morte, avant d’être secourue par un riverain, informe le RNDDH.

 

L’organisation de défense des droits humains demande, dans une correspondance adressée à l’inspecteur général en chef de la PNH, Fritz Saint-Fort, le 22 décembre 2022, qu’une enquête soit diligentée le plus vite que possible sur l’assassinat du policier.

 

Rappelons que des funérailles symboliques du policier Lincoln Bien-Aimé ont eu lieu le vendredi 23 décembre, dernier à l’église Altagrâce à Delmas. Des proches du défunt en ont profité pour pointer du doigt les policiers qui lui avaient refusé l’accès au véhicule, selon eux ils ont une part de responsabilité dans sa brutale disparition. 

 

Esdra Jeudy

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