Le Conseil de sécurité de l’ONU vote une résolution contre les gangs armés en Haïti

En réponse à la demande du gouvernement d’Ariel Henry, les membres du Conseil de sécurité des Nations unies ont voté unanimement, ce vendredi 21 octobre 2022, la Résolution 26-53, qui prévoit un régime de sanctions notamment contre les gangs armés dans le pays et ceux qui les supportent.

Dans ce texte de 28 séquences, les membres dudit conseil appellent les acteurs politiques à s’engager davantage dans le dossier d’Haïti. Cette résolution est une réponse à la situation socio-économique et politique d’Haïti. En effet, depuis environ deux mois, le pays fait face à une vague de protestations anti-gouvernementales. De plus, les gangs armés empoisonnent le quotidien de la population haïtienne et bloquent la distribution du carburant sur le territoire national. 

 

De ce fait, cette résolution votée ce vendredi 21 octobre 2022 prévoit une panoplie de sanctions  à l’encontre des bandits armés qui gangrènent Haïti, ceux qui les motivent et contre tous ceux qui entravent la paix publique. « Gels des avoirs, embargo sur les armes et interdiction de voyages », telles sont les différentes mesures qui figurent dans la résolution votée par les 17 membres du Conseil de sécurité des Nations unies visant à déstabiliser les criminels notoires d’Haïti notamment Jimmy Chérizier alias Barbecue, porte-parole du G9.

 

« Le Conseil de l’ONU tout en réaffirmant son ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’intégrité territoriale et à l’unité d’Haïti, rappelant que toutes ces résolutions antérieures sur Haïti, en particulier sa résolution 2645 (2022), qui a notamment prorogé le mandat du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH) pendant un an, a exigé la cessation immédiate de la violence et des activités criminelles des gangs armés, et a exprimé la volonté du Conseil de prendre les mesures appropriées, si nécessaire, contre ceux qui se livrent ou soutiennent la violence des gangs, les activités criminelles ou les violations des droits de l’homme, ou qui, autrement, prennent des mesures qui compromettent la paix, la stabilité et la sécurité d’Haïti et de la région. », peut-on lire dans la dernière résolution de l’ONU votée unanimement ce vendredi 21 octobre 2022. Cette résolution ayant été élaborée par les États-Unis et le Mexique.

 

Pour Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice des États-Unis à l’ONU, ladite résolution est l’une des réponses à la demande du Gouvernement haïtien en ce qui a trait à l’éventuelle intervention des forces étrangères en Haïti. Elle a également complimenté le Conseil de sécurité de l’ONU qui a pris des sanctions contre les gangs armés en Haïti dont Jimmy Chérizier alias Barbecue l’un des chefs de gang le plus puissant dans le pays qui est en partie responsable des malheurs qui s’abattent actuellement sur Haïti. Elle a tenu à souligner que le peuple haïtien souhaite avoir la paix et la sécurité. « La population haïtienne souhaite à tout prix que nous agissions contre les acteurs criminels précisément les bandits armés et leurs supporteurs qui ont contribué à la crise humanitaire que connait Haïti », a fait savoir l’ambassadrice américaine.

 

Ainsi, une annexe dans la résolution a souligné que Jimmy Chérizier alias Barbecue s’est livré à des actes qui menacent la paix, la sécurité et la stabilité d’Haïti et a planifié, dirigé ou commis des actes qui constituent de graves violations des droits humains. Jimmy Cherizier est l’un des chefs de gang le plus influents d’Haïti et dirige une alliance de gangs haïtiens connue sous le nom de G9 Family and Allies. Alors qu’il était officier dans la Police nationale d’Haïti (PNH), Chérizier a planifié et a participé à l’attaque meurtrière de novembre 2018 contre des civils dans un quartier de Port-au-Prince connu sous le nom de La Saline. Au cours de cette attaque, au moins 71 personnes ont été tuées, plus de 400 maisons ont été détruites et au moins sept femmes ont été violées par des gangs armés. Tout au long de 2018 et 20219, Chérizier  a dirigé des groupes armés dans des attaques coordonnées et brutales dans les quartiers de Port-au-Prince. Toujours, selon l’annexe de cette résolution, en 2020, Chérizier a dirigé des gangs armés lors d’une attaque de cinq jours dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince au cours de laquelle  des civils ont été tués et des maisons incendiées. Depuis le 11 octobre 2022, Chérizier Jimmy et sa confédération de gangs G9 bloquent activement la libre circulation du carburant du plus grand terminal pétrolier de Varreux. Pour cause, ses actions ont directement contribué à la paralysie économique et à la crise humanitaire en Haïti. 

 

 

À cet effet, le Conseil de sécurité des Nations unies exige la cessation immédiate de la violence sexuelle, les cas d’enlèvements, la traite des personnes et le trafic de migrants, les homicides, les exécutions extrajudiciaires et le recrutement d’enfants par des groupes armés et des réseaux criminels.

 

Tout compte fait, le Conseil de sécurité de l’ONU demande à tous les leaders politiques haïtiens de s’engager et, ce, de manière constructive, dans des négociations en vue de trouver des solutions durables pouvant sortir Haïti de l’impasse politique actuelle afin de permettre la tenue d’élections législatives et présidentielles inclusives, démocratiques et libres aussitôt que le contexte sécuritaire national le permettra.

 

Vladimir Predvil 

 

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