L’Accord de Montana quitte la table du dialogue

Le Bureau de suivi de l’accord de Montana dit s’abstenir de continuer le dialogue initié avec les porteurs de l’Accord du 11 septembre. Dans une conférence de presse ce mardi 2 août 2022, les membres de cette structure disent soupçonner ces acteurs de faire passer le temps, à travers un dialogue stérile, dans l’objectif de continuer à gouverner le pays avec un exécutif monocéphale.

Les acteurs font définitivement du surplace. Les tenants des différents accords politiques n’arrivent toujours pas à s’entendre sur un projet de gouvernance en vue de sortir le pays du bourbier. Les membres de l’Accord du 30 août sont convaincus que les porteurs de l’Accord du 11 septembre n’ont aucune volonté de dialoguer. Selon Jacques Ted St Dic, membre du BSA, les signataires de cet accord cherchent des arguties pour ne pas poursuivre les pourparlers.

 

Fort de ce constat, les membres de l’Accord de Montana sont parvenus à la conclusion que c’est le gouvernement en place le principal obstacle dans la recherche d’une solution afin d’aboutir à un dénouement heureux à la crise multidimensionnelle qui ronge le pays.

 

« L’exécutif avec un seul chef a montré ses limites. Depuis un an déjà, Ariel Henry mène la barque du pays, la situation du pays s’est dégradée à tous les niveaux », a martelé Jacques Ted Saint Dic tout en soulignant que l’inflation a atteint un niveau sans précédent, compliquant davantage le quotidien de la population déjà en proie à une crise sécuritaire aigüe.

 

Pour sortir le pays de cette impasse, la solution passe par un retour à l’ordre républicain, à savoir, le rétablissement de la justice. « Le pouvoir dirige le pays avec ses acolytes du Secteur démocratique et populaire et d’autres amis sans aucun contrôle des dépenses de l’État », déplore Ted St Dic tout en soutenant qu’il faut renforcer les institutions de contrôle telles que le Parlement haïtien, avec encore dix sénateurs en fonction, mais également par l’entremise des structures prévues dans le cadre de l’Accord de Montana, et enfin la mise en place d’un exécutif bicéphale.

 

Sans l’intégration de ces points considérés comme des éléments fondamentaux dans l’agenda des discussions, Montana estime que les conditions ne sont pas réunies pour un dialogue avec les signataires de l’entente paraphée le 11 septembre, déclare M. St-Dic qui refuse des échanges orientés vers d’autres points préalablement définis par l’équipe gouvernementale. De ce fait le BSA dit surseoir sur les rencontres jusqu’à la manifestation d’une volonté réelle de ces acteurs de résoudre la crise, ont-ils fait savoir.

 

Entre-temps Montana compte se renforcer à l’interne pour lancer une campagne à travers le pays afin de jeter les bases pouvant faciliter la réalisation du dialogue national, et sensibiliser la population au maximum sur la nécessité d’un changement de paradigme politique ajoutent ces acteurs.

 

Présent autour de la table de conférence, Ernst Mathurin, également membre du BSA, demande à la population de se questionner sur les raisons justifiant le soutien de la communauté internationale au Premier ministre Ariel Henry, alors que, dit-il, tous les indicateurs sont en rouge à travers le pays. Il en appelle à l’implication de tous les secteurs et de toutes les couches de la société dans un vaste mouvement pour exprimer aux acteurs locaux et à la  communauté internationale leurs désaccords par rapport à la gestion du pays notamment des 12 derniers mois. 

Esdra Jeudy

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