HUJ: le personnel de soutien entre en grève

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Le personnel de soutien de l'Hôpital universitaire Justinien du Cap-Haitien observe, depuis le lundi 7 mars 2022, un arrêt de travail en vue d'exiger la carte de débit promise au personnel de soutien qui n'est pas délivrée depuis 18 mois et aussi un salaire mensuel de 60 mille gourdes. Cette énième grève au plus grand centre hospitalier du département du Nord hypothèque le fonctionnement normal de l'hôpital depuis le début de la grève.

« Les responsables au niveau du ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) nous tournent en dérision depuis que Marie Greta Roy Clément était ministre. On nous avait accordé un montant de 5000 gourdes sur la carte de débit, alors qu'on nous avait promis 10.000 », a déclaré Serge Joseph, représentant de la Fédération nationale des travailleurs de la santé (FENATRAS) à l'HUJ.

De plus, selon M. Joseph, le salaire des membres du personnel de soutien ne peut pas répondre actuellement à leurs besoins à cause de l'inflation vertigineuse :«le salaire qu'on accorde est un salaire de misère qui ne peut satisfaire nos besoins quotidiens. En effet, les prix des produits de première nécessité ne cessent d’augmenter. Nous exigeons un salaire mensuel de 60 milles gourdes», a-t-il déclaré, en recommandant au ministre de la Santé publique de prendre en compte les ajustements de salaire des petits personnels de la santé dans les hôpitaux publics.


Serge Joseph a par ailleurs exigé de meilleures conditions de travail en faveur des membres du personnel de soutien dans les hôpitaux publics, rappelant que le personnel de soutien est nécessaire au travail des médecins.

«Sans nous, les médecins sont inopérants. Nous sommes la catégorie la plus méprisée, malgré le travail colossal que nous effectuons au sein des centres de santé. Nous exposons nos  vies dans des conditions hygiéniques lamentables pour aider à sauver celle des autres», a déploré numéro de la FENATRAS dans le département du Nord.

Dans la foulée, M. Joseph a dénoncé l'absence répétée des médecins de service à  l'Hôpital universitaire Justinien. Ceux-là s'occupent des leurs cliniques privées et ne soucient guère aux patients de l'hôpital :« ceux qui viennent, arrivent très tard à l'hôpital. Certains malades impatiens ont dû partir sans voir un médecin c'est inacceptable», a-t-il dénoncé, tout en reconnaissant parallèlement que le maigre salaire accordé aux  MDS (Médecins de service) ne les permet de répondre à leurs besoins.

Depuis le début de la grève, des malades ont dû abandonner l'hôpital par faute de soins, car les médecins, notamment les résidents, malgré leur volonté, ne peuvent pas travailler puisque les conditions d’hygiène sont insupportables.

Partout à l'HUJ, des déchets de toutes sortes sont empilés et dégagent une odeur nauséabonde, repoussant ainsi les patients et les médecins.

Aussi, la morgue de l'hôpital est quasiment en état de dysfonctionnement depuis environ 11 ans, selon les informations communiquées par Serge Joseph.

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