Le CPT et le Gouvernement à l’approche de l’échéance du 7 février 2026 pressent l’accélérateur pour l’organisation des élections générales devant renouveler le personnel de l’appareil d’État. Deux entités qui, après des mois, ont prouvé qu’ils avaient très peu de contrôle sur le territoire national après une gestion pour le moins calamiteuse pour ne pas dire inexistante. Est-ce l’étranger qui leur a intimé l’ordre de passer à la case élection pour donner une vitesse supplémentaire à la ronde des fous ? C’est à quoi on peut conclure quand on sait que, même dans les configurations les plus calmes, des élections dans notre pays sont toujours des moments de violence. Aujourd’hui, nous sommes dans la configuration la plus délétère que notre pays ait connue avec des armées de bandits contrôlant des parties importantes de notre territoire à fort potentiel électoral. L’Artibonite est sous le feu des incendiaires, des violeurs et des assassins. Toute la région métropolitaine est sous la même menace. La Police nationale ne peut prétendre jusqu’à date à aucun résultat tout autant que nos grands axes routiers sont tenus par des bandits qui y ont installé des postes de péage. Pendant ce temps, les citoyens entendent parler de force internationale, de présence de mercenaires, de présence étrangère comme acceptée, mais, là encore, sans aucun résultat. L’impression générale c’est qu’on se moque d’une population déjà aux abois, dont plus d’un demi-million ont dû fuir leurs demeures et chercher refuge là où il était possible.
Dans ce climat de violence généralisée et d’insécurité permanente, comment des élections peuvent-elles se tenir ? Pour l’international, les élections ne sont qu’une feuille de route. Qu’un chien ou un porc soit prétendument élu, que des fraudes généralisées soient organisées et que des citoyens perdent la vie dans cette macabre comédie, on s’en fout. Pour ceux qui profitent du chaos, en charge de l’appareil d’État depuis des lustres, politiciens minables et miteux se passant la balle à coups de crocs-en-jambe ou de triches diverses, les élections ne peuvent se tenir que si au final tout est blanc bonnet bonnet blanc.
Il ne faut pas se cacher la tête dans le sable. Les évènements de ces derniers jours nous l’ont encore prouvé. Le pays n’est pas seulement dans la boue. Il est empêtré dans les ordures et nos dirigeants en ont l’odeur. L’international sait très bien qu’en fréquentant des chiens galeux on attrape des tiques, mais en entrant chez soi on prendra le soin de se désinfecter. Notre chance serait-elle que le nouveau pouvoir à Washington juge que s’en est trop et commence à sévir comme dans la question de nos consulats et de nos ambassades ? Rien n’est moins sûr. En Haïti, on peut laisser le chaos s’installer. Surtout s’il y a plein de fous qui y trouvent leur compte.
La ronde des fous !
Gary Victor
