Nettoyer notre pays !

Nettoyer notre pays !

Il y a toujours cette tendance générale chez nous de rendre l’étranger responsable de tout. On oublie trop qu’Haïti est notre pays et qu’il n’y a que nous dans l’obligation d’avoir un attachement pour cette terre et pour ceux qui l’habitent.

Nous oublions trop souvent nos irresponsabilités. Nous les cachons en rejetant la faute sur l’autre, ce qui nous protège de toute auto critique. La branche pourrie nous refusons de la couper, car tous ceux qui ne se sont pas encore assis dessus rêvent de venir s’y asseoir en chassant ceux qui ripaillent sur cette branche.

Nos irresponsabilités ! Tous ceux qui ont été au timon des affaires de l’État ne se sont jamais souciés véritablement des affaires de la nation, que ce soit les problèmes d’environnement, de sécurité, d’éducation, de santé, etc.

La question des gangs en est une grande preuve. Depuis plus de vingt ans, la situation sécuritaire se dégradait sans qu’aucun gouvernement ne prenne les mesures nécessaires. Au contraire, des politiciens ont pactisé, collaboré avec des délinquants souvent au vu d’une société laxiste, des individus de tous les secteurs plus intéressés à profiter de la manne d’une corruption généralisée. On a donc constaté la présence de malfaiteurs célèbres dans les couloirs du Palais présidentiel, de proches du chef de l’État qui couvrent des criminels, et même un ancien président qui a demandé à une jeune policière d’accoler la main d’un malfrat devant les objectifs des caméras. Cette jeune policière ayant refusé fut retrouvée trois jours après assassinée après avoir été violée. Des sénateurs, des députés, des politiciens de tout horizon, des hommes d’affaires se sont associés avec des malfaiteurs dans le but de s’enrichir, de garder le pouvoir politique ou de s’en emparer.

Une gouvernance au niveau zéro, avec une administration gangrenée par la délinquance, même la Police nationale, ne pouvait que nous projeter dans cet enfer que nous vivons actuellement. Qu’avait fait l’État après le tremblement de terre du 12 janvier pour qu’un bidonville ne s’étale pas le long de la Nationale # 1 à la sortie de la capitale, avec tous les problèmes de sécurité que poserait forcément une telle situation. Rien. Absolument rien.

Nous avons eu des nuls, des incompétents, des irresponsables au pouvoir depuis des décennies. Il faut le reconnaître avant de rendre l’étranger, le Blanc, responsable de tout. Village de Dieu, Grand Ravine, Bel Air depuis des années, à moins de 5km du Palais National, pouvaient être contenus, éradiqués. Au lieu de cela on est allé s’asseoir avec des bandits.

Un chef de parti politique a eu même l’audace crasseuse de dire qu’il fallait tout détruire pour reconstruire. Il serait bien en peine de dire ce qu’il entend par « reconstruire ». Des misérables, des ignares, disons le mot, des kokorat, ne peuvent rien construire.

Si, pour les prochaines élections, le peuple ne peut pas se prononcer avec une participation massive pour nettoyer ce pays, Haïti cessera pour de bon d’exister.

Gary VICTOR

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