La menace

La surenchère de la terreur dans le conflit israélo-palestinien va forcément relancer avec plus de passion aveugle le problème de l’intolérance religieuse et celui aussi du racisme. Le racisme on le connait très bien sur la terre de Quisqueya. Il n’est pas seulement la caractéristique d’une grande partie de l’élite dominicaine. C’est la caractéristique de ces deux élites qui se donnent la main dans des buts inavouables.

Dans les nombreuses interviews réalisées avec plusieurs personnalités à chaque fois qu’on enregistre une détérioration de la situation sécuritaire que ce soit au niveau national ou mondial, est revenue constamment la question de la pauvreté qui transforme des populations entières en terreau favorable à la propagation des intolérances religieuses, du racisme et de donc de la violence.  Quand on n’attend plus rien de son quotidien, quand on n’espère plus rien de sa propre vie, on peut devenir facilement un fou de Dieu. On cherche aussi les boucs émissaires. Chez nous, il suffit d’entendre les prêches sulfureux de certains fidèles que les mauvaises conditions de vie catapultent dans les rues au petit matin pour qu’on puisse se rendre compte que personne n’est à l’abri. Il y a aussi la fuite dans l’imaginaire, le refus de voir et de comprendre sa propre réalité.

Ce qui est le plus inquiétant, c’est que le mépris du peuple, caractéristique principale de nos élites et son pendant logique qui est l’incapacité de l’État à définir des politiques susceptibles de réduire la pauvreté par la création massive d’emplois, ne laissent entrevoir qu’un pourrissement de la situation économique et sociale. L’État ne se préoccupe nullement de veiller à ce que les lieux qui sont des ferments d'intolérances ne deviennent  pas des points de départ d’un cancer anti-sécuritaire que rien ne pourra juguler.

Notre pays est quadrillé par des mini églises, des sectes qui officient sans que l’État ne manifeste aucune présence. Des gens s’investissent pasteurs, ont des églises, gèrent des milliers d’âmes à qui ils réclament obéissance et versement d’argent sous forme de dîme sans que la communauté ne daigne vérifier s’il s’agit  de spiritualité saine où d’arnaques monstrueuses.  Dans ce secteur, un tas d’activités sont menées toujours en dehors de tout contrôle et on se retrouve avec le pire qui frôle toujours la réalité.  On peut prendre l’exemple des orphelinats pour illustrer nos propos. Que d’enfants ont été sauvés de l’errance et de la misère grâce à des âmes de bonne volonté. Mais que de méfaits aussi, si ce ne sont des crimes sous couvert de venir en aide à nos enfants en situation de désespoir.

Si nos grandes institutions religieuses sont connues, répertoriées, et mènent en toute transparence leurs activités, il est nécessaire que nous aboutissions à une gouvernance qui nous protège de ces groupuscules religieux qui fleurissent partout et dont certains amassent fortune et donc fidèles et pouvoir. Les prochaines élections peuvent souffrir de la ténébreuse ignorance induite par ces groupuscules religieux même si de prétendus partis politiques ne font pas mieux. L’État va-t-il continuer à se comporter avec ce laxisme, cette indifférence, tout son intérêt toujours porté vers sa petite nomenklatura à choyer et à renouveler pour qu’elle se perpétue ?

 

Gary Victor

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