Politique ou psychiatrie ?

La réalité suit son cours, inexorablement, obéissant aux lois que l’on sait. L’homme avec son intelligence doit s’atteler à la modeler en fonction des intérêts de son espèce, de sa communauté. S’il ignore ou méprise cette réalité, elle prend aveuglement la direction que lui imposent l’ignorance et l’inconscience des hommes.  Depuis la fondation de notre nation, une classe d’hommes qui se croyaient supérieurs par leur naissance ou leur richesse, ont cru organiser un lieu en laissant hors de la cité, la majorité d’une population. Ils avaient oublié la simple loi qui fait que cette majorité de départ devait croître, se multiplier, de manière presque exponentielle avec toute la pression que le nombre inorganisé et ignorant allait exercer, pour de simples raisons de survie, sur l’environnement puis peu à peu directement sur la politique. En laissant hors du champ de la connaissance la majorité, en lui refusant l’accès à une instruction même basique de qualité, on a condamné à moyen et à long terme cette nation qui frôle constamment l’anarchie et le chaos avec le risque d’y sombrer à tout moment.

La réalité suit son cours, inexorablement, obéissant aux lois que l’on sait. L’homme avec son intelligence doit s’atteler à la modeler en fonction des intérêts de son espèce, de sa communauté. S’il ignore ou méprise cette réalité, elle prend aveuglement la direction que lui imposent l’ignorance et l’inconscience des hommes.

 Depuis la fondation de notre nation, une classe d’hommes qui se croyaient supérieurs par leur naissance ou leur richesse, ont cru organiser un lieu en laissant hors de la cité, la majorité d’une population. Ils avaient oublié la simple loi qui fait que cette majorité de départ devait croître, se multiplier, de manière presque exponentielle avec toute la pression que le nombre inorganisé et ignorant allait exercer, pour de simples raisons de survie, sur l’environnement puis peu à peu directement sur la politique. En laissant hors du champ de la connaissance la majorité, en lui refusant l’accès à une instruction même basique de qualité, on a condamné à moyen et à long terme cette nation qui frôle constamment l’anarchie et le chaos avec le risque d’y sombrer à tout moment.

On a souvent tendance chez nous à regarder le passé avec des yeux tendres en pensant que nous avons connu un âge d’or. Mais le déni de l’autre a toujours été la règle chez nous. La fuite vers Cuba, la République dominicaine, les côtes de l’Amérique du Nord, ne date pas d’aujourd’hui. L’intelligence et l’honnêteté ont toujours été vues d’un mauvais oeil dans la sphère de la gestion de la chose publique. Les faiseurs de pouvoir ont constamment oeuvré pour que le plus médiocre, donc le plus manipulable, accède à la première magistrature et au Parlement. Certes de tout temps, il y a eu des hommes et des femmes d’exception, qui émergeant de cette boue, ont tenté de changer la donne, de faire en sorte qu’au moins la parole témoigne de la survie de l’intelligence sur notre terre. Mais dans l’ensemble tout a toujours été aiguillé dans le sens d’un hold-up sur le peu de nos richesses nationales, planifié par nos secteurs traditionnels de pouvoir alliés à ceux qui, issus pourtant du troupeau, veulent s’en extraire au plus vite pour aller hurler et ripailler avec les loups qui ne les considèreront cependant que comme des hyènes, des charognards qu’on peut écraser du talon à n’importe quel moment.

 Le jeu politique ressemble de plus en plus chez nous aux notes rejouées en boucle par une aiguille coincée dans un disque endommagé. L’aiguille cependant s’enfonce de plus en plus dans la matière du disque jusqu’à la détérioration complète. Le son qui en sort devient de plus en plus de mauvaise qualité et inaudible en plus qu’il était déjà totalement chaotique. Chez nous, c’est la reprise constante des mêmes mascarades sauf qu’elles sont de plus en plus mal jouées par des acteurs qui ne connaissent même plus l’élégance ou le savoir-faire pour tromper la galerie.

Les maladresses langagières du président élu lors de ses dernières sorties réveillent dans l’opinion certains sentiments d’angoisse par rapport aux récentes expériences vécues. Doivent-elles le priver du bénéfice du doute, un principe généralement admis pour accorder une période de grâce à tout nouveau président ?

Gary Victor

Dans un tel contexte, le sentiment d’isolation qui étreint les progressistes, amants de la décentralisation, face à la marginalisation des pouvoirs locaux, ne serait autre que la révolte. Cette campagne soporifique qui laisse entrevoir une chiche participation aux élections à venir, expose sans détour l’indécence qui a toujours accompagné les politiques dans le traitement infligé, à ceux-là appelés à être les sentinelles de l’arrière-pays. Un vrai paradoxe.

Les escarmouches du Conseil électoral provisoire avec ses formations tardives et son Salon des élections implanté en pleine Capitale ne pourront conjurer le sort et faire sortir les électeurs. Et ce, malgré la proximité des demandeurs de vote avec la population. Depuis dix ans, aucun scrutin ne s’est tenu pour renouveler le personnel politique à certains niveaux des collectivités, notamment pour les Casec, Asec et Délégué de ville. Une violation !

 Toutefois, ce vaste interlude ne permettra pas de dynamiser ces structures, encore moins à leurs titulaires de retrouver la légitimité nécessaire pour participer à la gestion de la chose publique. Avec les poussées inégalitaires qui s’intensifient dans l’espace social, toute stratégie politique, faut-il bien l’admettre, écarte les Collectivités pour mieux les contrôler. Un changement de cap s’avère indispensable, d’autant que les échéances à venir ne pallient en rien les angoisses, face au fossé qui risque de s’accentuer entre les différentes couches de la société haïtienne.

 Lionel Édouard

Prier au Palais national, même avec les mystiques combinés de toutes les religions du monde, en présence des gestionnaires de la charité et des grandes multinationales de l’humanitaire, ne sauvera de rien du tout. Ne rendra pas le pays plus sûr.

Il faut sortir du Palais pour aller dans les temples, dans les églises, dans les écoles, dans les marchés publics pour entretenir la mémoire de nos morts et de leurs bourreaux !

Jean Euphèle Milcé

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES