Un fossé à combler

Le président élu Jovenel Moïse a visité au cours de la semaine la République dominicaine, répondant à une invitation de la présidence du pays voisin. Les relations entre les deux pays ont été toujours tumultueuses en dépit des liens étroits existant entre les oligarchies des deux nations. La principale raison de ces différends est l’impossibilité ou le refus des dirigeants de notre pays à penser une politique adéquate de manière à mettre notre société à égalité de développement avec la République voisine. Si ici, on a souvent traité la question du racisme anti-haïtien en République dominicaine, on oublie trop souvent que ce même racisme est cultivé parfois aussi chez ceux qui ont charge de la chose politique et économique chez nous. Nous avons fait nôtre le mépris de l’autre. Nous mesurons notre réussite au malheur et à la précarité de l’autre. Nous jouissons littéralement quand à une position de pouvoir, des gens rampent à nos pieds pour quémander du travail ou simplement quelques sous. Notre conception du pouvoir politique est totalement faussée. Elle se résume à l’idée du chef tribal pour ne pas dire celle du chef de gang. Jouissance avide des privilèges. Étalage de sa force et de sa richesse. Mépris de l’intérêt national.

Le président élu Jovenel Moïse a visité au cours de la semaine la République dominicaine, répondant à une invitation de la présidence du pays voisin.

Les relations entre les deux pays ont été toujours tumultueuses en dépit des liens étroits existant entre les oligarchies des deux nations. La principale raison de ces différends est l’impossibilité ou le refus des dirigeants de notre pays à penser une politique adéquate de manière à mettre notre société à égalité de développement avec la République voisine. Si ici, on a souvent traité la question du racisme anti-haïtien en République dominicaine, on oublie trop souvent que ce même racisme est cultivé parfois aussi chez ceux qui ont charge de la chose politique et économique chez nous. Nous avons fait nôtre le mépris de l’autre. Nous mesurons notre réussite au malheur et à la précarité de l’autre. Nous jouissons littéralement quand à une position de pouvoir, des gens rampent à nos pieds pour quémander du travail ou simplement quelques sous. Notre conception du pouvoir politique est totalement faussée. Elle se résume à l’idée du chef tribal pour ne pas dire celle du chef de gang. Jouissance avide des privilèges. Étalage de sa force et de sa richesse. Mépris de l’intérêt national.

C’est ce virus qui corrompt la gouvernance en Haïti et qui la réduit à son strict minimum, un minimum qui n’est déjà qu’une façade, un prétexte à faire de l’argent. Les secteurs économiques profitent de cette mauvaise gouvernance et sont prêts à tout pour qu’elle reste ainsi, car on a appris à faire de l’argent avec. Comment peut-on dans ses conditions changer la nature de nos relations avec la République dominicaine.

 Car les relations entre les États ne s’établissent pas sur la base de bons sentiments. Il est vrai qu’aujourd’hui on peut s’adresser à des tribunaux internationaux pour certains litiges. Mais on connait les limites de ces juridictions qui ont la bonne volonté de « civiliser » les rapports entre états. La seule manière de changer la donne entre notre pays et son voisin est qu’ici nous nous attelons sérieusement à remettre sur pieds notre économie, à créer des emplois, à mettre sur pied un vrai système de sécurité nationale et surtout à faire en sorte que nos institutions soient solides et fonctionnent. Il est aussi indiscutable que la corruption établie, incrustée à tous les niveaux de notre appareil étatique ne fait que fragiliser notre nation pour le mettre à la merci des étrangers.

On est donc devant un vrai cercle vicieux. Nos grands clercs se satisfont de la mauvaise gouvernance. La mauvaise gouvernance engendre la corruption. La mauvaise gouvernance et la corruption engendrent la misère. Et plein de secteurs chez nous ont acquis une expertise consistant à utiliser la misère pour trouver de l’or. Si on ne supprime pas cette équation, on ne peut avoir un État compétitif avec la République voisine. On se contentera de pleurnicher, de pousser de hauts cris chaque fois que nos compatriotes, fuyant la misère chez eux sont maltraités, pas seulement en République dominicaine, mais partout sur la planète.

 Le président élu, dans ses discours, a montré un intérêt pour la production nationale. On attend bien vite des mesures sérieuses pour nous convaincre que la nouvelle équipe qui prendra bientôt les rênes veut aller dans une autre direction. Sinon on restera encore sur le terrain de la lutte entre secteurs économiques monopolistiques. Certains orientent leur regard dans la mauvaise direction quand ils pensent que notre pays serait en passe de devenir une province dominicaine. Ce serait la plus grande erreur de la part des Dominicains que de penser que l’échec haïtien est pour eux une aubaine économique. Les autres états du continent ont l’océan comme obstacle entre eux et l’État failli. Les Dominicains n’ont avec cet État qu’une frontière terrestre. Faire l’erreur d’appuyer en Haïti les secteurs antinationaux, l’ignorance et la corruption, c’est s’attacher un boulet au pied qui peut les entraîner dans une véritable catastrophe.

 Gary Victor

C’est le paradoxe du mendiant !

 Jean-Euphèle Milcé

Un signal fort, prémices d’un plan de redressement, est attendu tant il est vrai qu’on ne peut pas se contenter de survivre avec le danger ; au risque de sacrifier les générations futures.

Prier au Palais national, même avec les mystiques combinés de toutes les religions du monde, en présence des gestionnaires de la charité et des grandes multinationales de l’humanitaire, ne sauvera de rien du tout. Ne rendra pas le pays plus sûr.

Il faut sortir du Palais pour aller dans les temples, dans les églises, dans les écoles, dans les marchés publics pour entretenir la mémoire de nos morts et de leurs bourreaux !

Jean Euphèle Milcé

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