« Une vie misérable dans une société démocratique » : Me Wilfrid Michel dénonce une démocratie de façade en Haïti

Me Wilfrid Michel, auteur du livre Une vie misérable dans une société démocratique, secoue les fondements du discours officiel sur la démocratie haïtienne. À travers une plume à la fois incisive et humaniste, il met en lumière la contradiction flagrante entre les idéaux démocratiques proclamés et la réalité vécue par des millions d’Haïtiens.

Selon l’auteur la démocratie haïtienne est, une illusion, un simulacre habilement entretenu par une élite politique déconnectée, tandis que le peuple croupit dans la misère, l’insécurité, l’exclusion sociale et la répression étatique. Ce que l’on appelle « démocratie » en Haïti ne serait qu’un décor creux où les élections ne servent qu’à légitimer des pouvoirs oppressifs.

«â€¯On vote pour survivre, pas pour choisir. On participe à un jeu dont les règles ne nous appartiennent pas », écrit-il dans l’un des passages marquants de l’ouvrage.

Une critique sans concession

Dans ce récit, le président du Regroupement des Organisations pour le Changement d’Haïti (GOCH-Haïti) s’appuie sur des témoignages poignants, des analyses sociales et des récits de luttes populaires. Il y décrit une société profondément fracturée, où la pauvreté est institutionnalisée et où les libertés fondamentales sont constamment menacées par les forces de l’ordre, les groupes armés ou les lois liberticides.

« Peut-on parler de démocratie quand les droits humains sont piétinés, quand des enfants dorment affamés, quand des travailleurs sont réduits à l’esclavage moderne ? », interroge-t-il dans ce document percutant.

La gauche haïtienne reprend la parole

GOCH-Haïti, héritier spirituel des grands mouvements de gauche des années 1940 et 1960, se positionne comme un parti de rupture avec l’ordre établi. En publiant cet ouvrage, son leader réaffirme son engagement en faveur d’une démocratie populaire, participative et sociale, où la dignité humaine ne serait pas un luxe, mais un droit fondamental.

Il appelle à une révolution démocratique, non pas celle des armes, mais celle des consciences. Il invite les citoyens à s’unir et à se lever pour exiger une démocratie réelle, enracinée dans la justice sociale, l’inclusion économique et la souveraineté populaire.

Une œuvre à la fois politique et littéraire

Plus qu’un simple pamphlet politique, Une vie misérable dans une société démocratique est aussi un cri poétique, une œuvre littéraire engagée où l’indignation se mêle à l’espérance. L’auteur convoque les mémoires de Jacques Stephen Alexis, de Daniel Fignolé et de tous les oubliés d’une République qui les a trahis.

Ce livre rappelle que la démocratie ne se mesure pas au nombre d’élections organisées, mais à la qualité de vie des citoyens, à l’accès aux services de base et à la liberté de vivre sans peur. À travers cette œuvre, le numéro un du GOCH-Haïti se pose en porte-voix des sans-voix et redonne à la politique haïtienne une dimension morale trop longtemps négligée.

 

Yasmine Sanon 

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