Le groupe Boukan Ginen en clôture de la 19e édition du Festival Haïti en Folie

Pour sa 19e édition, le Festival Haïti en Folie s’offre une clôture en apothéose avec Boukan Ginen, groupe phare de la mouvance racine, mené par l’iconique Eddy François. Véritable légende de la scène musicale haïtienne, il viendra insuffler le  samedi 26 juillet  2025 au Parc Lafontaine à Montréal une vibration ancestrale et militante, entre tambours, mémoire et transe.

 

C’est une soirée qui s’annonce incandescente. Le Festival Haïti en Folie accueillera en clôture de sa programmation du samedi soir le mythique groupe Boukan Ginen, mené par Eddy François, figure incontournable de la musique racine haïtienne. Un choix symbolique et vibrant qui rappelle combien la culture populaire haïtienne puise sa force dans ses racines les plus profondes  tambours, chants sacrés, résistance.

Originaire du Cap-Haïtien, Eddy François a façonné sa voix et sa conscience musicale au contact de la musique des années 80, d’abord comme guitariste et bassiste dans une chorale. En 1988, il intègre le groupe Kompa Superstar Music avant de faire une entrée fracassante, un an plus tard, dans le légendaire Boukman Eksperyans. Avec des titres comme Kè’m Pa Sote, Pwazon Rat ou encore Se Kreyol Nou Ye, sa voix puissante et habitée propulse le groupe sur les scènes du monde entier.

En 1992, Eddy est couronné « Meilleur chanteur des Caraïbes » par le magazine Rolling Stone, et Boukman Eksperyans est nommé aux Grammy Awards. Une reconnaissance internationale qui ne freine en rien son désir d’aller plus loin : en fondant Boukan Ginen (littéralement « feu d’Afrique »), il propose une autre lecture du vodou-rock, plus enracinée encore, plus frontale. Leur premier album, Jou a Rive, reçoit en 1994 le Prix Découverte RFI et ouvre les portes des grandes scènes internationales, jusqu’à une couverture du New York Times à la suite d’un concert enflammé à Central Park.

Depuis les années 2000, Eddy François poursuit une carrière solo marquée par une exploration musicale singulière, à la croisée du blues, du soul et des rythmes traditionnels haïtiens. Ses albums Zinga (2002) et Djohu (2008), parmi d'autres, témoignent d’une voix toujours habitée, d’une parole lucide et spirituelle.

Aujourd’hui encore, il incarne cette parole musicale qui unit mémoire, révolte et beauté. Sa venue à Montréal pour Haïti en Folie est plus qu’un concert : c’est un appel aux origines, une communion festive et consciente entre la diaspora et son héritage.

 

Schultz Laurent Junior

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