Avec sa nouvelle rubrique hebdomadaire dans Le National, l’Assemblée Nationale de la Jeunesse (ANJ) veut rendre accessible sa proposition de Constitution de juin 2025 à tous les citoyens. Une initiative inédit lancée officiellement le 7 juillet 2025.
En Haïti, les débats sur la Constitution sont souvent réservés à une élite juridique et politique, loin des réalités quotidiennes du peuple. Mais une génération de jeunes citoyens entend briser cette barrière. L’Assemblée Nationale de la Jeunesse (ANJ), une organisation qui élabore des propositions de politiques publiques vient de lancer une rubrique assez spéciale dans Le National intitulée « Les Cahiers de la Refondation », destinée à expliquer, article par article, sa proposition d’avant-projet de Constitution de juin 2025. Cette rubrique est née de la volonté claire de remettre le peuple au centre de la République et des décisions politiques, d’illuminer la conscience populaire. Car pour l’ANJ, proposer une Constitution sans l’expliquer revient à écrire un contrat social sans consulter les principaux concernés.
Depuis plusieurs mois, l’ANJ travaillait activement à la rédaction d’une proposition constitutionnelle complète, dans le cadre de l’appel à contributions pour l’avant-projet de Constitution de mai 2025. Mais ce travail ne s’est pas fait en vase clos. Plus de 66 000 personnes ont été touchées à travers un appel à proposition citoyen, incluant des jeunes, des organisations de la société civile, des intellectuels, des professeurs, des agriculteurs, des étudiants et des professionnels de tout le pays. « Ce que nous avons soumis au Comité de Pilotage le 21 juin 2025, ce n’est pas simplement le projet de l’ANJ, c’est le reflet d’une intelligence collective. Une Constitution qui émane du peuple et non d’un cercle restreint », explique Woldenskee Minviel, un membre du bureau exécutif de l’organisation.
Expliquer pour mieux impliquer
Les Cahiers de la Refondation, lancée officiellement le lundi 7 juillet 2025, est la rubrique du journal Le National qui vise à démocratiser le savoir constitutionnel. Chaque semaine, au moins trois articles seront publiés dans Le National, chacun dédié à un article spécifique du texte proposé par l’ANJ. Un groupe de neuf membres dont parmi eux Woldenskee Minviel, Kenny Thelusma, Kerby Vilma, Stanley Chereste, Daniella Fremond aura la tache lourde d’écrire ses articles pour faciliter la clairvoyance avec le public.
L’objectif principal de cette rubrique est de décortiquer le document constitutionnel, d’expliquer les principes, et de replacer les idées dans leur contexte, sans jargon juridique ni langue obscure. « On veut que chaque citoyen, chaque lycéen, chaque commerçant, chaque chauffeur de tap-tap puisse être en mesure de comprendre de quoi il s’agit. La Constitution n’est pas seulement une affaire de spécialistes. Elle concerne tout le monde », poursuit le cadre de l’ANJ.
Une jeunesse en action
Ce projet, unique en son genre dans le pays témoigne que la jeunesse haïtienne ne se contente plus de revendiquer. Maintenant elle propose, elle construit et elle agit. L’ANJ n’a pas seulement voulu participer au processus constitutionnel ; elle veut aussi s’assurer que le peuple haïtien comprenne chaque mot de ce qui est écrit en son nom. En publiant ces articles dans Le National, l’ANJ espère stimuler un débat national, inviter les citoyens à réfléchir, à critiquer, à discuter, mais surtout à s’approprier leur avenir constitutionnel. Car une Constitution qu’on ne comprend pas est une Constitution qu’on ne défend pas.
Une nouvelle page à écrire, ensemble
Dans un pays en quête de refondation, Les Cahiers de la Refondation représentent plus qu’une série d’articles, c’est un acte de foi dans la conscience collective, un pont entre la jeunesse et les institutions, une main tendue entre le peuple et sa propre souveraineté. En lançant cette rubrique, l’Assemblée Nationale de la Jeunesse ne cherche pas la gloire. Elle cherche promouvoir la vérité, la clarté, la cohérence dans sa proposition. Elle cherche surtout à faire entendre la voix d’une génération qui veut écrire avec dignité une nouvelle page de l’histoire d’Haïti.
Godson Moulite, éditeur
