Deux livres, une mission, « Éduquer pour changer Haïti »

Deux livres, une mission, « Éduquer pour changer Haïti »

  Le jeudi 29 mai 2025, à l’Hôtel El Rancho, M. Yves Roblin, faisant office de Directeur Général du Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP), présente ses deux ouvrages sur l’éducation haïtienne, épaulé par trois auteurs invités. Une vente-signature qui met l’avenir du pays au cœur des débats de nouvelles stratégies techniques, entre Plan National d'Éducation, engagement du Ministère pour apporter le grain de sel de l’espoir pour le secteur , et tenace pour le renouveau de l’enseignement.

      Ce n’est pas tous les jours qu’on croise des technocrates, planificateurs chevronnés qui prennent la plume pour tirer la sonnette d’alarme — et semer l’espoir en même temps. M. Yves Roblin, Directeur Général du MENFP, ne fait pas dans les discours creux, il agit; avec deux titres forts publiés à cinq ans d’intervalle, il remet l’éducation au centre de la table comme levier majeur contre la pauvreté et pour la paix sociale.

       Le jeudi 29 mai 2025, de 9h à 14h, à l’Hôtel El Rancho, le public est convié à une vente-signature qui s’annonce aussi engagée qu’émouvante. Au comptoir du jour : les ouvrages Les grands axes en matière d'éducation en Haïti : des stratégies pour la réduction de la pauvreté et pour la paix sociale (septembre 2017) et COVID-19 et les outils de planification du secteur d'Éducation en Haïti (janvier 2022). Deux livres, deux périodes charnières, une même ligne de mire : reconstruire l’avenir sur des bancs d’école solides et équitables, avec la Carte scolaire, entre autres.

      Mais le DG Yves Roblin ne sera pas seul à tenir la plume ce jour-là, trois invités de marque – Idson Saint-Fleur, Hervé Volcy et Renold Louis – viendront partager leur propre vision du chantier éducatif. Tous les quatre, à leur façon, rappellent que si l’école va mal, c’est tout un pays qui marche à reculons.

       « Ce sont des ouvrages de combat », confie M. Roblin. Dans le premier, il pose les jalons d’un plan national, misant sur la scolarisation universelle, l’amélioration de la qualité de l’enseignement, et l’intégration de l’éducation dans les politiques sociales. Le second, plus technique, plonge dans la tourmente du COVID-19 : un stress test grandeur nature qui a mis à nu les failles, mais aussi révélé les ressources insoupçonnées du système éducatif.

      « La pandémie a été une gifle. Elle nous a appris que sans planification, on bricole dans le vide », explique Idson Saint-Fleur, économiste et analyste de politiques publiques. Pour Hervé Volcy, spécialiste en technologies éducatives, le numérique doit désormais faire partie intégrante des outils de résistance. Quant à Renold Louis, sociologue de formation, il insiste sur le lien entre éducation et cohésion sociale : « On ne construit pas la paix avec des générations abandonnées. »

       Dans une Haïti toujours à fleur de crise, où les écoles ferment plus souvent qu’elles n’ouvrent, les profs s’épuisent et les enfants fuient les balles au lieu de réciter leurs leçons, ces livres sonnent comme un appel à l’union sacrée. Parce qu’à défaut d’investir dans l’éducation, on nourrit le chaos.

      Jeudi, à El Rancho, ce ne sera pas qu’une signature de livres, ce sera, pour beaucoup, une conférence nationale sur le Plan National d'Éducation issu de l'Approche Roblin, et peut-être aussi, un début de changement avec de nouvelles stratégies au profit de l'Éducation. Parce qu’au bout du compte, comme trahit le proverbe haïtien « Piti, piti, zwazo fè nich li ».

Elmano Endara JOSEPH

joseph.elmanoendara@student.ueh.edu.ht

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