La dépouille de Micaëlle Charles un spectacle sur notre rapport à la mort à voir à l’IFH

Ce mardi 28 janvier 2025 , sera présentée  sur la scène de l’ Institut français en Haïti à Bois Verna : «La dépouille» , une création scénique en chantier de la comédienne Micaëlle Charles. Ce spectacle qui sera interprétée par Stéphanie François et Emmanuella Salomon s'est inscrit dans le  cadre du projet de sortie de Micaëlle Charles  ancienne  étudiante à l’École d’ Art  dramatique ACTE. La dépouille sera un représentation vivante  qui offrira une réflexion sur notre rapport collectif et individuel au deuil et à la mort. À travers une  approche humaniste de la question de la fin de vie, il est toujours tout aussi  utile de parler de la mort puisque tout homme est mortel mais parce que surtout la mort s’insère brutalement depuis quelque temps dans la vie des Haïtiens en y laissant des vides difficiles à  expliquer et des blessures profondes. Cette question  du sens de la mort pour l’être  humain intimement liée à  celle du  sens de la vie  sera mise en exergue dans la pièce. L’ interview réalisée avec la comédienne Micaëlle Charles consiste à lever le voile sur  ce spectacle que le public est invité à voir et permet de revoir un peu le parcours de Micaëlle Charles l’ interprète de talent  qui a incarné  Domitila, une pièce mise en scène par Rolando Etienne ,un peu partout en Haïti. Entretien.

Le National : Comédienne  et passionnée de théâtre, vous présentez La dépouille cette semaine à L’ IFH. Pouvez-vous présenter pour les lecteurs du journal ce spectacle ?

Micaëlle Charles : « La Dépouille » est une création scénique en chantier qui se veut être une tentative de questionnements sur des situations liées à l’Humanité en général. Mais cette tentative se fait dans une perspective haïtienne. Ces situations sont la mort, le deuil et surtout  le corps sans vie. Comment est-ce qu’on regarde un corps sans vie? Comment le nommons nous? Et quels effets il nous fait?

LN:  À quoi le public doit il s’attendre en allant regarder La dépouille ?

MC: Le public pourrait s’attendre à une sorte d’introspection, entrer en lui même et réfléchir un peu aux préoccupations mises en avant dans la création.

LN: Qu’ est ce qui vous a inspiré à écrire et mettre en scène La dépouille ?

MC: Je dirais la vie. Parce que je suis toujours en quête et que je cherche à comprendre et à donner un certain sens. J’ai la voie artistique pour exprimer et partager cette quête et mes pensées, j’en suis reconnaissante.

LN: Quelles sont les thématiques que vous traitez dans cette pièce?

MC: La mort, le deuil et le corps sans vie comme thématiques générales et principales. Mais il y a aussi une fenêtre sur la violence, l’humain et la présence.

LN: Pourquoi  ces thématiques vous interpellent  elles? Et quelle vision souhaiteriez vous en donner ?

MC: Je ne souhaite pas forcément en donner une vision particulièrement parce que je suis sûre qu’il existe d’autres artistes qui en ont parlé, d’autres penseur.e.s, théoricien.nes, spécialistes qui en ont donné des thèses, paradigmes, fait des expériences etc. Les découvrir fait partie de la prochaine étape de mon travail. Pour l’instant je ne fais que partager certaines de mes pensées.

LN: Parlez nous maintenant des acteurs  Et quel est votre parti pris scénique ?

MC: Stéphanie François et Emmanuella Salomon sont les comédiennes qui interprèteront, respectivement, Carmelle, le personnage qui porte les pensées dans cette première partie du texte. Et Dabnouz Pointdeville, qui la soutient. Stéphanie est de ma promotion à Acte et Emmanuella est de la promotion suivante. S’il y a un parti pris dans ce premier jet de la création, il ne concerne pas le choix des comédiennes mais plutôt sur l’accent mis sur chacun des éléments qui peut renvoyer à notre rapport ou nos relations avec nos morts dans notre culture.

LN: Y aura t’il d’autres représentations ?

MC: Comme je le dis, c’est une Création en chantier. Je présente le premier jet comme projet de sortie. Il y a donc plusieurs autres étapes dans ma démarche de création. J’espère pouvoir trouver les moyens pour continuer et faire des représentations de la création finale.

Le National : Avant de confier à nos lecteurs un dernier mot qui est Micaëlle  Charles?

 Micaëlle Charles : Micaëlle Charles est comédienne, coordonnatrice adjointe du Festival Féministe Nègès Mawon. Elle travaille aussi en tant qu’assistante à la mise en scène. Elle s’intéresse à l’écriture, « La Dépouille » est son premier texte qui sera écouté par le public et joué aussi.

 

Propos recueillis par :  Schultz Laurent Junior

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