2025: quand la mémoire de Mikaben se conjugue en «V»?

Dans les premiers jours de l'année 2025, la deuxième des  plus célèbres des veuves haïtiennes au cours des cinq dernières années, en dehors de Martine Moïse, vient s'offrir une part de visibilité sous les projecteurs des médias sociaux. Finies les larmes en ligne, place à une éventuelle tentative de vengeance médiatique quand les lignes sales tombent dans la rue. 

 

Des extraits de vidéos qui tournent en boucle interpellent plus d'un. Mikaben n’est pas retourné à la vie malheureusement, mais les possibilités et opportunités de  rentabilité de sa mémoire divisent et déchirent l'unité  de la famille haïtienne qu'il affichait et inspirait avec son bicolore. Pauvre mort ! Trop riche symboliquement pour alimenter certaines envies ou appétits "Chich", voulant tout part pour le clan Fanfan, pardon, pour les enfants de Mika, sans ses partenaires d'affaires, qui composent le clan de ses parents qui investissaient depuis bien avant le  27 juin 1981 ! 

 

Des mots en "V" qui marqueront la première semaine et éventuellement le bilan de l'année 2025, qui sait, qui  pourraient même s’ajouter dans la liste des nouveaux slogans si le pays pouvait s'offrir des meringues ou un carnaval cette année. On retiendra ainsi :   Vanessa, veuve, voleuse, vidéos en boucles, victimisation, vexation, vérité ou vanité.

 

Dualité familiale qui se conjugue autour des trois “V”, valeur, vision et vice. Entre des héritiers de sang devenus des parents-associés et gagnants des investissements de la marque Mikaben, en face  de nouvelles  héritières légitimes, principalement la veuve au nom des filles en partage et en bas âge, qui veut ou souhaite tout avoir en contrepartie et sans contrepartie. On pourrait se demander si Michael Benjamin avait laissé des lourds passifs ou des dettes importantes engagées avant son mariage, est-ce que la veuve allait à tout prix vouloir être la seule à payer ses passifs de son mari, exiger une contrepartie de la famille Benjamin (parents et frère associé), jusqu’à hypothéquer le bien-être et l’avenir des enfants de Mika ? 

 

Dans les deux sens, entre les deux parties il ne peut y avoir une  gagnante et une perdante autour des actifs de laissés et légués par l'artiste. Il leur revient inévitablement une entente pour protéger l’image de Mika, pour partager les bénéfices de son héritage culturel, artistique et surtout économique.   Entre la victoire légitime pour l'épouse qui hérite du patrimoine de son mari décédé et la défaite du respect envers la mémoire de ce dernier, nourrie,  construite, partagée et valorisée par ses sa famille génétique, le devoir d'éthique et le respect du patrimoine collectif et symbolique s'impose comme la principale vérité sacrée qu'aucune des deux parties héritières de l'avant et de l'après Mikaben, à elle seule de devrait pas vouloir s'accaparer à tout prix.  

 

Des parents encore vivants et débout, sont là pour protéger le patrimoine de leurs enfants. Des parents aussi bien responsables et surtout respectueux de la mémoire de leur enfant, et des souvenirs de leur investissement n'ont d'autres choix que de négocier avec leurs vis-à-vis. Celles et ceux qui comprendront mieux les droits légitimes génétiques, et feront comprendre le sens du devoir de partage de l'héritage à leur fille veuve, qui existait entre les deux frères Benjamin. Au-delà de la mort, et en raison des avantages que cette mémoire fertile pourrait encore rapporter comme valeur ajoutée. Et ce ne sont pas les héritiers de Bob Marley qui diront ou feront le contraire ? Encore moins se taire, ou laisser faire à la seule veuve ?  

 

Des professionnels du droit familial et des droits d’auteurs, partagés entre les deux juridictions haïtiennes et états-uniennes seront les mieux placés pour faire entendre la voix de la raison, conclure ce dossier en évitant le pire des regrets ou remords aux parties et surtout aux enfants de Mika. Ce nouveau chapitre qui prolonge l’existence de Michael Benjamin même après sa mort, doit fournir des leçons aux autres talents et parents des créateurs et créatrices des industries culturelles d’origine haïtienne. Une invitation à anticiper de telles dérives, pour protéger leurs droits, préserver leur image, et partager harmonieusement les avantages respectifs entre leurs proches et associés légaux et légitimes.  

 

Deux ans et quelques mois après la mort de l’artiste le 15 octobre 2022, sur la mythique scène Parisienne Accor Arena, en France, et quelques jours après le vibrant hommage posthume rendu par la mythique formation musicale haïtienne Carimi,  à Mikaben, qui fut l'une des plus grandes vedettes de la génération contemporaine des talents haïtiennes depuis plus d'un quart de siècle, Michael Benjamin mérite mieux de son repos éternel.

 

Des voix de sorties de crises ou des solutions viables pour boucler ce chapitre, en évitant d'isoler du même coup les enfants de Michael Benjamin de leurs parents et grands-parents du côté paternel. Cette famille a tout investi, en termes d'amour, d'argent et de capital social durant des années pour faire de Mikaben Benjamin un nom, une référence, une marque, un modèle  et un symbole, tout en respectant les droits de la veuve et des enfants, mérite du respect et de l'empathie pour la perte de cette partie de leur chair irremplaçable. Contrairement à la veuve qui pourrait, sans contraintes de ces perdants, combler son vide à n'importe quel moment de la durée. 

 

Des voies légales et moyens juridiques conciliants doivent être créés pour  faire entendre la voix de la raison et sans tomber dans le coup de l'émotion. Les esprits plus clairvoyants et les voix moralisantes doivent aider et conseiller la veuve à ne pas perdre la bataille morale dans l'opinion publique, autour des limites de ses droits sur l'héritage de Mika, qui dépassent un simple mari, ami, moitié et le père de ses enfants. Même dans leurs propres intérêts, en fonction de l'éducation qu'elles recevront et les possibles déconstructions du dossiers, les enfants de Mika  à l'avenir vous seront très reconnaissants. Plus que jamais, l'éducation familiale pour les parents et les enfants, des familles pauvres comme des familles modestes ou riches, aura toute sa place dans la formation et l'équilibre social des enfants qui naîtront. Il y a urgence pour valoriser et vulgariser les connaissances et les compétences à développer autour du respect principes relatifs au bien commun, à l'entreprise  collective, et du patrimoine familial élargi, éclaté et à partager entre les générations actuelles et futures.   

 

Deux frères se sont investis pendant des années pour bâtir une entreprise artistique, culturelle et collective. A chacun sa part. A la veuve la part de son défunt mari absent au nom des enfants parmi les héritiers, tout en respectant les droits et les intérêts de l'autre moitié, qui ne devrait en aucune raison sortir triplement perdant de son frère, de son associé, et du patrimoine qu'il a construit pendant des années avec son sang, et que plus d'un profite et réclame.   

 

Définitivement l'implication du frère associé dans la gestion partagée de cet héritage, sur une base de confiance, d'entente et de respect mutuel des intérêts aurait été encore plus  profitable pour tous les héritiers de l'artiste décédé, en particulier ses enfants et la veuve. Sachant qu'il négociait les contrats et connaissait bien des couloirs pour porter la voix et le verbe de fier frère absent. 

 

Dans les industries culturelles comme dans l'imaginaire collectif des Haïtiens et dans la diaspora, il est encore possible pour sauver l'image de Mika, et accepter un compromis profitable aux différentes parties. Il reste encore plusieurs dimensions connues, moins connues et méconnues de Mika, de Mikaben, et de Michael Benjamin à revaloriser et à rentabiliser dans l'unité. Sans quoi, les mêmes publics et profanes qui critiquent l'une ou les deux parties, seront les premiers à boycotter les prochaines activités en mémoire de l'artiste. Autant vous ressaisir autour de la vision unitaire, humaniste et harmonieuse de ce personnage en "V". En guise de vœux.  

 

Dominique Domerçant 

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