Lancement d’un atelier de renforcement des capacités nationales pour la sauvegarde des rythmes traditionnels d’Haïti

Sous le patronage de la Fondasyon konesans ak libètè (FOKAL), la Compagnie de théâtre Palto Vanyan, l’Association créations artistiques, folkloriques et d’expressions (CAFE) et MIDEL Communication ont lancé, ce lundi 29 novembre 2021, un atelier de renforcement des capacités nationales pour la sauvegarde des rythmes traditionnels d’Haïti. Cette session d’initiation à la sauvegarde du patrimoine culturel, organisée à l’intention de plus d’une vingtaine de jeunes tambourineurs des deux sexes, s’est déroulée à la Maison patrimoniale Chenet, fraichement restaurée, sis à l’avenue M (Port-au-Prince).

C’est la responsable des projets de patrimoine culturel immatériel pour la FOKAL, Farah Hyppolite, qui a donné le coup d’envoi et placé l’activité dans son contexte en peu de mots, pour ensuite introduire Michèle Duvivier Pierre Louis, directrice exécutive de la FOKAL.

 

Dans ses propos de circonstance, Michèle Duvivier Pierre Louis a mis en exergue le symbolisme du tambour qui renvoie à la pulsation du cœur des Haïtiens et fondamentalement de notre identité culturelle en particulier. Le tambour, rappelle-t-elle, à jouer un rôle dans l’histoire nationale et a accompagné la lutte pour l’émancipation et le respect des droits des Haïtiens.

 

Michèle Duvivier Pierre Louis a aussi salué la présence des femmes tambourineuses participant à cet atelier. Selon elle, la femme joue un rôle important dans la perpétuation des rythmes traditionnels dans les différentes communautés. Aussi a-t-elle tenu à souligner que la FOKAL entend aider à la sauvegarde de ce patrimoine et assurer la transmission pour les générations à venir.

 

Frantz Délice, spécialiste en histoire, mémoire et patrimoine et professeur de patrimoine culturel à l’UEH et représentant de MIDEL Communication, croit qu’il est nécessaire de former les jeunes générations sur les rythmes traditionnels d’Haïti et de travailler à la sauvegarde des connaissances, des pratiques autour de ces éléments culturels d’Haïti. Travailler à l’inventaire de tous ses rythmes est devenu une nécessité afin de les classer au « Registre national du patrimoine culturel immatériel d’Haïti ».

 

 

M. Délice a aussi mis en perspective la genèse de cet atelier. Cet atelier est une convergence de réflexion au sein de l’École nationale des arts (ENARTS), du Bureau national d’ethnologie (BNE), de la FOKAL, de Palto Vanyan, de CAFE et des étudiants du Programme de maitrise « Histoire, mémoire, patrimoine » de l’Institut d’études et de recherches africaines d’Haïti (IERAH/ISERSS) de l’Université d’État d’Haïti (UEH) et de l’UNESCO. Tous ces acteurs ont voulu se mettre ensemble pour travailler à l’inventaire et la sauvegarde de ces pratiques culturelles d’Haïti en y impliquant surtout les jeunes femmes artistes.

 

De son côté, Laurence Durand, représentante de l’UNESCO, a présenté le rôle et le travail de l’institution onusienne en Haïti. Elle a indiqué que cet atelier participe des actions de l’UNESCO en vue de contribuer à la mise en œuvre de la convention de 2003 se rapportant à la sauvegarde du patrimoine immatériel d’une part, et du renforcement de la capacité nationale dans la sauvegarde des rythmes traditionnels d’autre part. L’UNESCO se met au service des acteurs pour les accompagner dans la réalisation de l’inventaire de ce patrimoine rassembleur, a-t-elle déclaré.

 

Jessy Kernizan, Fritz Evens Moïse, dit John Vanyan, et Louis Lahens (Créations artistiques, folkloriques et d’expressions – CAFE), acteurs impliqués dans cet atelier sont des professionnels du théâtre, de la danse et chorégraphes. Ils ont mis l’accent sur l’importance de cette formation pour le sous-secteur des arts de la scène. Sans musiciens bien formés pouvant les accompagner sur scène, il ne peut pas y avoir de bonnes performances. CAFE et Palto Vanyan, par leur présence, veulent contribuer au renforcement des arts vivants (arts de la scène) et redonner la place de choix au Tambour haïtien.

 

Louis Lesly Marcelin, dit Samba Zao, l’un des formateurs, quant à lui, a indiqué qu’il est important que les tambourineurs puissent identifier chaque rythme tout en sachant comment et quand changer de rythmes lors d’une performance d’où l’importance de cet atelier pour les jeunes tambourineurs qui doivent parfaire leur talent. Et Raymond Noël (Welele), un des professeurs, à la fin de la cérémonie, a présenté le contenu du déroulement des deux semaines d’atelier.

 

La formation sera assurée par Raymond Noël (Welele Doubout), Louis Lesly Marcelin (Samba Zao), Josil Rebert Joseph, Mackendie Léon (Doudou), Arnaud Lauture et Erntz Jean, des ténors du tambour haïtien].

 

Cet atelier se déroulera, du 29 novembre au 11 décembre 2021, à la Maison Chenet, # 17, Rue M juste à côté de la Maison de Viviane et toutes les personnes intéressées (musiciens, amateurs de danse, chercheurs, etc.) à faire connaissance avec les différents rythmes traditionnels d’Haïti sont invitées à y participer ou à observer.

 

Wilner Jean

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