Dans une conférence virtuelle réalisée dans l'après midi du dimanche 23 juin 2024, autour du thème: “Comment la diaspora haïtienne peut-elle s’organiser mieux pour pouvoir jouer un rôle plus efficace dans le développement d’Haïti ?”, on pouvait compter plus de trois cent participants, des hommes et des femmes à répondre à l’appel, pour écouter et discuter avec l’intervenant, l’historien Michel Soukar.
Durant cette rencontre virtuelle, qui réunissait des personnes éparpillées dans plusieurs villes en Amérique du Nord, en Europe, dans plusieurs autres coins dans le monde, notamment dans la Caraïbe, en particulier en Haïti, plusieurs points pertinents relatifs aux contraintes, aux comportements, aux contradictions, et aux contributions antérieures et actuelles des membres de la diaspora haïtienne envers leur terre natale avaient été prise en compte. Un bel état des lieux qui s'est terminé par des propositions, en attendant que les actions se concrétisent...
Derrière l’obligation de créer le citoyen haïtien (qui n’existe pas pour le moment selon l’intervenant), “Il y a urgence pour la diaspora de s’organiser, pour devenir une véritable force réelle, représentative, capable de discuter, d’influencer, de négocier tant avec les autorités de leur pays d’accueil, qu'avec des dirigeants politiques actuels et futurs en Haïti.”, telles sont parmi les principales pistes d’interventions les plus pertinentes proposées par l’historien, en dehors de l’urgence de réaliser l’inventaire des ressources de la diaspora haïtienne, en termes de capital humain, dans les différents pays d'accueil, les domaines stratégiques et les secteurs d'activités professionnels, des plus pertinents.
Dans son ton calme et habituel, l’historien Michel Soukar a pris le soin de toucher la plaie du doigt, tout en proposant des pistes pour une nouvelle approche dans les relations entre la diaspora haïtienne, avec la terre d’accueil et la terre natale d’origine. Il a pris le soin de définir des concepts comme l'instruction, l'éducation et la culture, dans son approche pédagogique utilisée, pour pouvoir mieux sensibiliser son auditoire acquis.
Des comparaisons proposées par l’intervenant, notamment autour de l’analyse des profils des autres communautés étrangères évoluant dans des pays comme les Etats-Unis ou le Canada, notamment la puissante diaspora juive, en dehors de la diaspora chinoise, italienne ou cubaine, entre autres, ont permis d’identifier les forces et les limites de la diaspora haïtienne.
“Des haïtiens de l'intérieur comme de l'intérieur ont les mêmes défauts.”, a rappelé l’historien lors de cette riche communication partagée avec cette assistance composée d’un public très avisé et sensibilisé par la situation actuelle en Haïti.
Dr Erold Joseph, Clauderson Jean Charles, Jean Rathon Gelin, Louis Marie Mc Guffie, Reginald Paul, Chescal Lerebours, figurent parmi les participants à cette rencontre. Chacun dans leur juridiction respectivement, voulait apporter ses contributions dans les débats, ou leur part d'expériences au sein de la diaspora, parmi eux: Dr. Michel-Ange Ferdinand, Gretha Fièvre, Hugues Mercier, James Salvadon, Jean-Robert Jean-Noel, entre autres.
D’autres présences remarquables à retenir comme celles de Karine Margron, Linase Valcourt, Marie-Lourdie Chardavoine, Sabine Philippe, Stephane Paul, Valiollah Gilmus Saint-Louis, Pierre Mathieu.
Durant les débats, le professeur Soukar a souligné aux participants, dont certains persistaient à mettre le focus sur le sort actuel de leur terre natale : “Une fois les problèmes identifiés, on doit arrêter de se plaindre. Le peuple doit s’organiser en vue de prendre le pouvoir, afin de changer l’ordre des choses, telle est la démarche suivie par tous les peuples qui disposent un leadership conscient.”, insistait l'écrivain-historien qui a ressuscité plusieurs grands auteurs haïtiens, à travers la réédition de certains de leurs ouvrages considérés comme classiques, à C3 Editions.
Dans ses témoignages, le professeur Succar se rappelle avoir fait quelques expériences dans la diaspora entre 1984 et 1985. Il a également fait le plaidoyer pour la promotion du vivre ensemble au sein de la diaspora, en tenant compte des différents problèmes internes, en termes de division, de clans, de discrimination, ou d’isolement, entre autres qui existent dans les différentes communautés et entre les membres des différentes générations, de la diaspora haïtienne, établies un peu partout dans le monde.
D’autres propositions, en guise de conseils salutaires et solidaires s’ajoutent dans cette liste: “Sur la base des origines sociales et dans la paysannerie, en lien avec des associations qui fonctionnent dans ces communes, le professeur Soukar encourage les membres de la diaspora : "À encourager la production locale en Haïti, en particulier dans les provinces, une manière de contribuer à réduire la dépendance alimentaire de la paysannerie, face aux importations”, tout en reconnaissant l'utilité de certaines contributions pertinentes antérieures et en cours.
De son côté, Renald Orival, qui faisait office de modérateur et promoteur de cette rencontre, a mis l’accent sur certaines des activités déjà entreprises, et en cours, en Haïti, dans le domaine du réseautage au niveau de la diaspora et dans l'éducation et la formation. Après la rencontre organisée à Porto-Rico, et celle tenue avec le professeur Michel Soukar, nous entendons mettre le cap sur le Canada,”, a conclu ce dernier.
D'autres personnalités évoluant en Haïti et dans la diaspora ont répondu positivement à l'appel de l'organisation Initiative citoyenne pour le Changement, qui tente de renforcer le réseautage des organisations au sein de la diaspora. Ces professionnels en services et d’autres retraités répondent aux noms de : Regina Désir, Marie-Carline St-Hilaire, Wilson Thelimo Louis, Yolaine Sicard, Yves Débrosse, Fritzner Duroseau, Myrtha Desulmé, Marcel Thomas, Marie Fouche, Marie Yverose Bernadel, Lyonel Vallès, Jerome Toussaint, Colette Rameau, Dr Ingrid J. Desire, Jean Claude Dutes, Michel Ange Ferdinand, Frantz Meronvil, Esther Celestin, Henri Desrosier, Henriot Saint Germain, Herold St Louis, Jean D. Lajeunesse, Jean Pradel Baptiste, Jean Sully, Jeanclaude Crevecoeur, Jean-Yves Joseph, Jean-Michel Lavillete, Dr Ashley Pierre, Eddy Lahens….
Derrière les nombreux problèmes de sécurité, de corruption, de mauvaises habitudes, de l'ignorance, de l'incompétence et de gouvernance auxquels Haïti fait face, le professeur Michel Soukar persiste et signe dans sa communication: “Il n’y a pas de miracle. Il faut résoudre des problèmes de base, avant que les membres de la diaspora cherchent à apporter leur part de contribution. “Il faut respecter le temps, pour ne pas payer les conséquences.”, a laissé entendre l’intervenant à certains des participants qui souhaitent voir germer les solutions du jour au lendemain.
Dominique Domerçant