Libre arbitre, le choix originel

Dans le récit des origines tel que rapporté dans la Bible, la création de l' homme et de la femme est racontée d' abord dans Genèse  1:26-29 Genèse 1:

[L26] " Puis Dieu dit: Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. 

[27]  Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu, il créa l'homme et la femme. 

[28]  Dieu les bénit, et Dieu leur dit: Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et assujettissez-la; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre. [29]  Et Dieu dit: Voici, je vous donne toute herbe portant de la semence et qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d'arbre et portant de la semence: ce sera votre nourriture."⁷

Dans le second chapitre, au niveau des versets 16 et 17 l' Éternel donnera d'abord  des instructions précises, un ordre formel à l'homme sur ce qu' il lui est permis de faire et les conséquences qui en découleraient si ce dernier s'aviserait de désobéir:

Genèse 2:16 "L'éternel Dieu donna cet ordre à l'homme: Tu pourras manger de tous les arbres du jardin

Ensuite, ce qu' il lui est interdit de faire et les conséquences et la sanction prévues en cas de transgression de l' interdit:

 [17]  mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras certainement

Après la mission initiale de croître et de multiplier et la première bénédiction en donnant à l' homme le pouvoir sur les autres créatures dans le premier chapitre, l'Éternel, dans le second chapitre, a donc défini les règles du jeu et les limites de la jouissance du jardin d' Eden avec interdiction formelle de  manger de l'arbre de la connaissance du bien et du mal.

 On apprendra plus tard dans Genèse 3: 22 l' existence d' un autre arbre dans le jardin, celui de la vie et dont l'accès a été refusé à l’homme suite à sa désobéissance consistant à manger au fruit de l' arbre de la connaissance du bien et du mal. Ce geste posé faisait de lui l’égal du Créateur.

Genèse 3: 22 " L'Eternel Dieu dit: Voici, l'homme est devenu comme l'un de nous, pour la connaissance du bien et du mal. Empêchons-le maintenant d'avancer sa main, de prendre de l'arbre de vie, d'en manger, et de vivre éternellement."

 Il y avait donc, à titre de rappel, au jardin d' Eden deux arbres dont la jouissance avait été interdite à l'homme. Et pour cause. Le premier,  l'arbre de la connaissance du bien et du mal source de liberté et d' émancipation lequel permettrait à l' homme d' exercer son libre arbitre ce qui ferait de lui un être libre doué de discernement et de conscience qui l' aiderait à grandir, à sortir de son état de béatitude quasi permanente pour se poser des questions, interroger pour trouver les bonnes réponses. En fait, on est en droit de se demander si l'Eternel dans son omniscience, déjà, ne savait pas que l' homme allait transgresser l' interdiction originelle d' où la sanction prévue à cet effet, celle de le priver de l' arbre de la vie,

 source d' éternité. 

 Vu sous cet angle, la mort humaine telle que nous la connaissons tous aujourd’hui serait une conséquence, un héritage de nos premiers parents qui, en bravant l'interdiction originelle n' étaient pas conscients du fardeau qu' ils ont laissé  aux générations futures.  

Adam et Ève sont nés adultes, sans parents connus, donc sans expérience et sans connaissance du monde et de leur l'environnement.  La tâche du tentateur, décrit comme rusé, n' a donc pas été si difficile que ça.

Dans les versets 16 et 17 , on trouve à la fois une permission ( "tu pourras manger de tous les fruits"), un ordre formel, un interdit de taille ( "mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal") et enfin la sanction , la peine en cas de transgression ou violation des lois ou conventions (... "car le jour où tu en mangeras, tu mourras certainement").

À travers Adam et Ève, c'est le fonctionnement de la société d'aujourd’hui qui s' articule sur la jouissance limitée à travers les interdits et les sanctions. Au fond sommes-nous si différents d'eux ou sommes-nous, après tous ces millénaires, en train de perpétuer leur héritage? Toujours confrontés à des choix existentiels et moraux qu'ont connus nos premiers parents spirituels, toujours en quête d"immortalité, la voie qui les conduirait à l' éternité...

Le retour sans fin à une éternité peut-être perdue.

 

Samuel E. Prophète 

10 mars 2024

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