Le dimanche 8 octobre 2023, à Pétion-Ville, pas moins de 17 professionnels ont reçu leur parchemin de l'université Nelson Mandela. Ils ont été formés en comptabilité, gestion des affaires, sciences juridiques et sciences infirmières.
Le recteur de l'institution, M. Jean Ronel Sistanis, a profité de l'occasion pour remercier les étudiants qui n'ont pas misé sur la situation lamentable du pays pour abandonner leurs études, malgré les obstacles divers auxquels ils ont dû faire face tout au long de ces quatre années d'études.
Il a en effet exprimé son regret que, sur un effectif de plus d'une centaine d'élèves inscrits à cette promotion baptisée Émile Saint-Lot, seulement 17 aient pu participer à la cérémonie de remise des diplômes.
« Ceci est dû à la situation difficile du pays. Pour fuir l'insécurité qui sévit dans le pays, des jeunes ont abandonné leurs études pour se réfugier dans des villes de province, d'autres ont quitté le pays », a-t-il souligné. Normalement, le nombre des diplômés devrait être beaucoup plus élevé, mais la crise sociopolitique et sécuritaire a eu un impact considérable sur le milieu universitaire, a-t-il ajouté.
Néanmoins, Dossous Needley, lauréate en Sciences de la Gestion, et Noadia Rigaud, lauréate en Sciences Comptables, ont toutes deux bénéficié d'un stage au ministère de l'Économie et des Finances (MEF) en raison de leurs performances, a fait savoir le recteur.
Noadia Rigaud, de son côté, a révélé que terminer ses études dans ce contexte est un acte de courage. « Cela n'a pas été facile, on a dû trébucher et même abandonner. Aujourd'hui, j'ai une grande joie, je suis fière, ce moment est héroïque, car il est le résultat de beaucoup de motivation et de détermination. Tous les jeunes n'ont pas cette opportunité, moi je la tiens et je souhaite avancer, peu importe les obstacles », a-t-elle précisé.
En ce qui concerne ses attentes sur le marché du travail, la professionnelle se dit optimiste quant à son avenir et à sa carrière en comptabilité, malgré la crise multidimensionnelle, le chômage et l'insécurité alimentaire qui touchent durement les ménages haïtiens.
En outre, elle invite les jeunes à croire en leurs efforts, à poursuivre leurs études et conseille que seules les compétences permettent de progresser et de s'améliorer sur le marché du travail.
Parallèlement, Jemima Saint-Louis, lauréate de la section des sciences infirmières, n'a pas manqué de souligner les sacrifices consentis au cours de ses dernières années d'études. « J'ai quitté ma maison pour vivre avec des étrangers dans le but de poursuivre mes études, les sacrifices ont été énormes. Je souhaite me consacrer comme modèle d'infirmière, bien servir, bien soigner et bien accompagner les patients, voilà ce que je souhaite », a révélé la jeune femme.
Comme Nelson Mandela, l'ancien président de la République d'Afrique du Sud, l'a déclaré, l'éducation est l'arme la plus puissante pour forger le monde. M. Jean Renel Sistanis croit que c'est par ce chemin qu'il faut traverser pour relever les grands défis auxquels fait face la nation haïtienne.
Donc, il appelle à un accès à l'éducation et à la formation de qualité pour tous les jeunes citoyens et exige la participation de l'État dans ce processus, afin de construire une nation forte avec des professionnels créatifs, innovateurs et capables de servir le pays à tous les niveaux.
Oberde Charles
