Devenir le premier ou la première à tout prix ?

Dans toute l’histoire universelle contemporaine, tant dans les relations internationales et la géopolitique, et en particulier dans la lutte et la promotion des droits de l’homme, la République d’Haïti occupe une première place que personne, aucun pays, aucun système colonialiste et esclavagiste ne pourra lui enlever. Encore moins les différents pays émergents, qui, pour obtenir de nouveaux galons sur la scène internationale, sont prêts à tout pour imposer leurs lois, leurs bottes et les empreintes sur le sol tracé par le sang de Jean-Jacques Dessalines, le premier des noirs dans le monde.

Depuis ce nouvel ordre mondial imprimé et imposé dans l’histoire des nations le 18 novembre 1803, et consacré dans les relations internationales le 1er janvier 1804, que les historiens racistes et héritiers du système esclavagiste résistent à inscrire dans les livres d’histoire, d'économie, des sciences sociales, des encyclopédies politiques et militaires, une grande majorité des  Haïtiens tardent malheureusement à poursuivre cette dynamique historique, cette démarche politique, et cette diplomatie de la grandeur ancestrale pour négocier, défendre et se développer afin de devenir le premier des noirs dans le monde, où des Haïtiens à initier une activité inédite, à s’impliquer dans la promotion d’une noble cause, et à s’imposer dans un domaine phare ou stratégique, qui était réservé aux autres races et classes dominantes.

Des noms de personnalités d’origine haïtienne tels: Michaelle Jean, Claudine Gay, Jean Alfred,  Dany Lafférière, Jean Michel Basquiat, parmi tant d’autres se sont imposé après des années d’investissement, de sacrifice dans leur secteur respectif, peuvent servir de modèles, de pionniers et de premiers. Plus que jamais les jeunes qui vivent autant en à l’étranger, et surtout en Haïti avec une espérance de vie très restreinte doivent maximiser leurs actions autour d’une vision capable de leur offrir une nouvelle vie.

Devenir le premier ou la première à tout prix, n’est-ce pas une belle pensée qui mériterait d'être placée sur les tableaux de toutes les salles de classe des écoles publiques, privées et congréganistes en Haïti, en cette nouvelle année académique si difficile et imprévisible. À quel prix et à quelle fin ? Dans quel but et pourquoi faire ? En identifiant une cause, en choisissant sa mission et en s’engageant à devenir l’un des plus importants maillons dans la chaîne, à dépasser la limite moyenne, chaque élève dans une salle de classe, et chaque Haïtien ou institution dans la société sera en mesure d'offrir le meilleur de lui même, à partir de cette forme d’intelligence collective indispensable et incontournable pour fabriquer une nouvelle génération de pionniers et de premiers dans chaque famille, dans chaque secteur , dans chaque domaine, dans chaque sphère d'activité technique, culturel, social, professionnel et scientifique.

Dans tous les cas de figure, les jeunes qui choisissent d’investir les hauts lieux du terrorisme et de la criminalité, tout en occupant le haut du classement des criminels notoires établis dans les différents quartiers de nos villes et des régions, ne pourront pas véritablement profiter de ces performances criminelles pour  traumatiser,  terroriser et  tuer.  Sauf si l’un des chefs de gangs choisirait de laisser vivre les paisibles familles innocentes pour se tourner vers l'élimination de tous ses autres compétiteurs, complices, collaborateurs, commentaires criminels et assassins pour devenir pour occuper la véritable  première place.  

Devenir le premier ou la première, non pas pour occuper uniquement la première place dans le classement des plus brillants élèves, étudiants ou professeurs de l'établissement, mais pour choisir parallèlement d’autres champs d’interventions, d’autres matières, d’autres activités et d’autres initiatives capables de faire rayonner et de faire réseauter la somme de ses actions, de ses contributions et ses innovations utilitaires, pratiques, valorisantes, humanistes et durables. Au-delà des élèves les plus brillants et les plus turbulents les plus remarquables dans une salle de classe, on pourrait encourager et prioriser d’autres leaderships. Comment devenir le premier ou la première élève de son établissement scolaire ou universitaire, dans sa famille, son quartier, sa communauté, son organisation et son administration dans un domaine utilitaire, humaniste et valorisant ?

Durant cette saison de nomination des  Prix Nobel dans plusieurs domaines à la fois scientifique et littéraire, en dehors des nouvelles distinctions accordées pour les performances retenues dans le Guiness Record, il faudrait rappeler à tous les jeunes haïtiens que seules les bonnes actions et les nobles initiatives seront en grande majorité valorisées sur le plan local, national et international. En choisissant de devenir, d'apprécier et de profiter des contributions des anciens et des aînés, pour devenir un pionnier ou le premier contributeur ou première contributrice pour une noble cause, on fait le choix de payer le prix de la dignité et de l'honneur au nom des ancêtres, afin de faire renaître la grandeur d'Haïti à la face du monde.  

 

Dominique Domerçant  

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