L’Organisation des Citoyens pour une Nouvelle Haïti (OCNH) a publié son rapport annuel pour l’année 2025, au lendemain de la Journée internationale des droits de l’homme.
Le directeur exécutif de l’OCNH, Me Camille Occius, souligne les conséquences importantes du contexte national profondément fragilisé par l’instabilité politique persistante, l’insécurité généralisée et la mauvaise gouvernance judiciaire. Le rapport tire une fois de plus la sonnette d’alarme sur l’impact de la crise sur les droits humains et en a profité, à travers le rapport, pour remercier les partenaires dont le HCR, l’UNFPA, le PBF, le PNUD, le HCDH, l’OEA ainsi que les partenaires locaux, tout en réaffirmant la détermination de l’OCNH à rester un acteur de première ligne dans la promotion et la défense des droits humains en Haïti.
Les réclamations reçues par l’institution et les travaux réalisés au cours de l’année 2025 traduisent de nombreuses atteintes aux droits et libertés dans le pays, mais surtout dans les trois départements où l’OCNH a le plus travaillé.
En 2025, l’Organisation des Citoyens pour une Nouvelle Haïti (OCNH) a travaillé dans un contexte national profondément fragilisé par une instabilité politique quasi persistante, une insécurité généralisée et la faiblesse des institutions publiques. Le Conseil présidentiel de transition, chargé de rétablir la stabilité institutionnelle et d’organiser les élections, n’est pas parvenu à atteindre ses objectifs, tandis que le scandale de corruption impliquant trois de ses membres a aggravé la crise de confiance envers l’État.
Dans ce climat de violence généralisée, les violences basées sur le genre ont atteint un niveau alarmant. Les groupes armés utilisent les femmes et les filles comme instruments de coercition dans les zones qu’ils contrôlent. Selon l’OCHA, près de 3 800 cas de VBG ont été signalés entre janvier et mai 2025.
Au cours de cette année, à travers les activités réalisées dans ses domaines d'intervention, à savoir la documentation à l’état civil, la gouvernance et la protection, l’OCNH a couvert cinq départements du pays : l’Artibonite, la Grand’Anse, le Nord-Est, le Centre et l’Ouest. L’OCNH se réjouit que 2 833 déplacés aient pu bénéficier d’un appui pour l’obtention ou la reconstitution de leur acte de naissance. 1 655 survivantes de VBG/personnes à risque ont également bénéficié d’un appui psychosocial et médical.
« L’accès à une identité légale est un droit fondamental, indispensable à l'exercice de la citoyenneté et à l’inclusion sociale. En Haïti, pourtant, des milliers de personnes restent invisibles aux yeux de l’administration faute de documents d’état civil valides. Cette réalité, accentuée par des décennies de dysfonctionnements institutionnels, de catastrophes naturelles et de défis structurels, compromet l’accès aux services sociaux de base et alimente l’exclusion des populations les plus vulnérables. L’OCNH intervient activement pour améliorer la documentation à l'état civil à travers des actions concrètes », a fait savoir Me Camille Occius.
Gerard H. Resil
