Le Centre d'analyse et de recherche en droits de l'homme (CARDH) a procédé, ce jeudi 27 novembre 2025, à l'ouverture de sa cinquième Table Sectorielle sur la Sécurité, sous le thème : «La Résolution 2793 transformant la Mission Multinationale d'Appui à la Sécurité (MMAS) en Force de Répression des Gangs (FRG) : Où en est-on ? Quelles perspectives ?». Une initiative qui vise à s'enquérir davantage des avancées réalisées depuis son adoption.
Cet atelier d'échange a réuni plusieurs grands commis de l'État, des membres du gouvernement, des acteurs de la société civile, des organismes de défense des droits humains, divers hauts dignitaires des forces de sécurité nationale, des autorités judiciaires, la mission multinationale de soutien à la sécurité, des représentants des organisations de la communauté internationale, notamment l'Organisation des États Américains (OEA), qui ont largement détaillé les motifs de la Force de Répression des Gangs.
Le directeur général du CARDH, Gédéon Jean, a amplement placé cette journée de discussion dans son contexte en énumérant les trois principaux objectifs de cette énième Table Sectorielle sur la sécurité. Il a souligné que cette activité vise, premièrement, à favoriser une meilleure compréhension de cette résolution ; en second lieu, à faire un état des lieux en ce qui a trait à son application par les parties prenantes, autrement dit ceux qui ont la responsabilité d'assurer le suivi de la résolution en question et troisièmement, à construire des perspectives pour aider à résoudre la crise sécuritaire d'Haïti. «Comme vous le savez, cette résolution a été adoptée justement pour faire face à une situation sécuritaire qui se dégrade toujours», rappelle-t-il.
Présent à cette rencontre centrée sur la transformation de MMAS en Force de Répression des Gangs, le Premier ministre, Alix Didier Fils-Aimé, a affirmé que la mise en place de la FRG constitue un signal d’espoir pour la population, en ouvrant une nouvelle phase dans la lutte contre la criminalité et la reconquête du territoire. Le chef de la Primature a plaidé en faveur d'une unité nationale renforcée, seule capable de soutenir les forces de sécurité, de lutter contre l’impunité et de rétablir l’autorité de l’État, insiste-t-il.
M. Fils-Aimé a rappelé que la sécurité demeure la condition essentielle à la tenue des prochaines élections, qui est une étape incontournable pour consolider les institutions et rétablir la vie démocratique. Tout en réaffirmant l’engagement du CPT et du Gouvernement à œuvrer ensemble pour la stabilité, il a salué le soutien constant de la communauté internationale.
Le représentant du secrétaire général de l'OEA en Haïti, Cristobal Dupouy, dans son intervention, a détaillé les motifs de cette force. Le diplomate a indiqué d'entrée de jeu que la résolution 2793 de l'ONU, autorisant la transformation de la force multinationale en une Force de Répression des Gangs, représente un tournant majeur dans la stabilisation en Haïti, car elle dessine un cadre proportionné dans la lutte contre l'insécurité et elle reconnaît le rôle central des institutions haïtiennes, en particulier la PNH, dans des opérations conjointes.
M. Dupouy ajoute que cette résolution confère également à l'Organisation des États Américains le mandat de fournir un appui technique et logistique afin de faciliter une meilleure mobilisation des supports pour la Force de Répression des Gangs et la Police Nationale. « L'OEA réaffirme son engagement à accompagner les autorités haïtiennes dans le cadre de ce mandat», dit-il.
Il précise que ce programme soutient les efforts nationaux visant à renforcer les capacités humaines, institutionnelles et opérationnelles dans le pays. Il vise également à appuyer les efforts du secteur de la justice, à combattre efficacement le trafic d'armes et les menaces transnationales, et à promouvoir une approche inclusive fondée sur une relation de confiance et de proximité avec la population. "L'OEA s'engage à agir en synergie et en complémentarité avec les institutions haïtiennes», promet le diplomate.
Pour y arriver, il informe que l'OEA souhaite mettre en avant trois orientations essentielles, à savoir, renforcer la coordination de manière institutionnelle entre la Force de Répression des Gangs et la PNH afin d'assurer une planification cohérente et d'accroître les capacités opérationnelles des forces de sécurité accélérer la mise en place des infrastructures opérationnelles nécessaires au développement efficace de la FRG et de la PNH, notamment une base de sécurité avancée et un centre d'installation de planification de soutien prévu par la résolution et renforcer la PNH à travers des formations spécialisées et une amélioration de ses capacités technologiques.
Sheelove Semexant
