À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles, célébrée le 25 novembre, le Bureau des Avocats Internationaux (BAI) a organisé une conférence de presse autour du thème : « Justice et réparation pour toutes les femmes et filles victimes de violences dans la société ». Le BAI a salué la résilience de toutes les femmes et filles confrontées à ces actes odieux.
Maître Marie Kattia Dorestant, membre du conseil du BAI, a rappelé que la violence faite aux femmes et aux filles reste un fléau mondial, une spirale incontrôlable qui prend des proportions alarmantes. Elle se manifeste sous diverses formes : intimidation, insultes, mauvais traitements, coups, viols, exploitation sexuelle, et parfois même des décès tragiques et injustifiés.
« Porteuses de l’énergie vitale, les femmes subissent bien souvent la violence dans le silence. Ses multiples formes laissent de lourdes séquelles : dépression, troubles psychologiques, grossesses précoces ou non désirées, infections sexuellement transmissibles, VIH/Sida, entre autres », a déclaré Me Dorestant. Selon elle, cette réalité alarmante ne peut plus durer.
Elle a également cité des statistiques de l’ONU Femmes indiquant que cinquante mille femmes et filles ont été tuées en 2024, souvent par leurs partenaires ou des membres de leur famille. Au nom du BAI, elle a lancé un appel pour mettre fin à cette tragédie.
Me Dorestant a rappelé que l’un des objectifs principaux du BAI est d’accompagner les victimes et a adressé un message urgent à l’État : il doit garantir que toutes les femmes et filles, y compris celles vivant dans la misère, sous les tentes, dans des sites d’hébergement ou dans la rue, aient accès à la justice et à la réparation, conformément à la loi et aux conventions internationales telles que la Convention de Belém do Pará.
Pour sa part, Me Chadony Canon, directeur du conseil du BAI, a affirmé que la violence envers les femmes et les filles est en partie due à l’insécurité généralisée dans le pays et résulte de l’irresponsabilité de l’État. Il a appelé l’État, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé à assumer leurs responsabilités pour éradiquer l’insécurité et protéger les droits des femmes et des filles.
Somme toute, l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles est une défense de l’essence même de la dignité humaine. Tant que justice et réparation ne seront pas garanties, ces actes continueront de ronger le tissu social et d’étouffer les voix de celles qu’on aurait dû protéger.
Modeline Youte
