De longues files d’attente ont été constatées dans plusieurs stations-service de la région métropolitaine de Port-au-Prince, une situation qui inquiète particulièrement les citoyens, notamment les chauffeurs de taxi, qui appellent les autorités à prendre des mesures rapides pour éviter une pénurie sévère de carburant.
En effet, dans plusieurs stations d’essence de la commune de Pétion-Ville, dans la soirée du 19 novembre, voitures et motocyclettes faisaient la queue pour se procurer un peu de carburant afin de faire fonctionner leurs véhicules, provoquant d’importants embouteillages autour des pompes. Ce jeudi 20 novembre au matin, plusieurs stations étaient même fermées faute de carburant.
Pourtant, dans certaines rues, de petits détaillants ont commencé à vendre de l’essence dans des récipients individuels à des prix exorbitants, selon plusieurs motocyclistes. Cette situation a suscité l’inquiétude de la population. « Ce matin, nous avons besoin de carburant pour continuer nos activités. Mais dans plusieurs stations, il n’y en a pas. Pourtant, dans certaines zones, des petits détaillants vendent de l’essence à 1 000 gourdes le gallon. Dans les stations, on voit des chaînes bloquant l’entrée », a déclaré Jacques, motocycliste et père de famille.
Pour sa part, Junior, un autre conducteur, explique que depuis la déclaration du chef de la coalition criminelle « Viv Ansanm », les camions-citernes ont refusé de se rendre au terminal de Varreux. Selon lui, l’État reste le principal responsable, car ce sont ces hommes qui imposent leur loi dans le pays et leurs menaces effraient même les autorités. Pendant ce temps, la population reste la principale victime.
« Si cette pénurie persiste, elle aura de graves conséquences pour nous et pour le pays. Beaucoup de jeunes compétents, des professionnels comme moi, n’ont jamais eu la possibilité de travailler. Leur seule option est souvent de conduire une moto pour gagner leur vie. Maintenant qu’il n’y a plus de carburant, que allons-nous faire ? » s’interroge-t-il.
Parallèlement, le Ministère du Commerce et de l’Industrie (MCI) dément toute pénurie de carburant. Dans un communiqué, le ministère affirme qu’il n’existe aucune crise sur le marché national et que la rareté observée dans certaines stations résulte de mauvaises pratiques. Le MCI annonce avoir pris des dispositions pour lancer des inspections à travers le pays, en collaboration avec la Police nationale, afin de contrôler les stations, faire respecter les prix fixés par l’État et sanctionner les entreprises impliquées dans le marché noir.
Yamine Sanon
