Le passage de l’ouragan Melissa n’a fait qu’accentuer la misère des familles déplacées vivant dans des sites d’hébergement de fortune à Port-au-Prince et dans plusieurs communes avoisinantes. Déjà fragilisés par l’insécurité qui les a forcés à fuir leurs quartiers, ces déplacés ont vu leurs conditions de vie se détériorer davantage sous l’effet des pluies et des rafales de vent de Melissa.
Selon les témoignages recueillis, plusieurs tentes se sont effondrées ou ont été envahies par les eaux de pluie, transformant les abris en marécages. « C’est la misère sur la misère », confie une mère de famille, obligée de rester debout toute la nuit avec ses enfants pour éviter qu’ils ne dorment dans l’eau. Beaucoup racontent qu’à la moindre averse, ils doivent se tenir éveillés, faute de matelas sec ou d’abri stable.
Les enfants, particulièrement vulnérables, souffrent de maladies de peau, de rhumes persistants et d’infections diverses dues à l’humidité et au manque d’hygiène. Des cas de malnutrition commencent également à être signalés.
Martial Ogé, jeune déplacé, explique que l’eau a pénétré sa tente lors du passage de l’ouragan, mouillant vêtements, lit et réserves de nourriture. « La nuit, c’est comme le jour. On ne dort pas. On attend que ça passe », dit-il, la voix nouée.
Face à cette situation critique, les déplacés lancent un appel pressant à l’État haïtien, aux institutions publiques et aux organisations humanitaires, notamment l’OIM. Ils réclament une aide d’urgence, mais surtout le rétablissement de la sécurité dans leurs quartiers d’origine afin de pouvoir y retourner.
« Nous voulons juste vivre dignement. Nous ne pouvons pas continuer ainsi », déclarent-ils. Sans intervention rapide, préviennent-ils, la crise humanitaire risque de s’aggraver davantage.
Modeline Youte
