Calendrier scolaire : l’APEP-FEV appelle l'Etat à privilégier l’intérêt des enfants

L’Association Professionnelle d’Écoles Privées Former, Éduquer, Vivre (APEP-FEV) a exprimé son indignation face aux menaces du Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) à l’encontre des écoles privées qui souhaitent ouvrir en septembre. Dans une note de presse, l’association dénonce la décision du ministère de repousser la rentrée au 1ᵉʳ octobre et de clôturer l’année scolaire en juillet, en pleine période de fortes chaleurs. Pour l’APEP-FEV, ces mesures sont arbitraires et ne feront qu’aggraver la souffrance des familles et alourdir le quotidien déjà difficile des communautés scolaires.

Dans une interview accordée au journal Le National, Madame Marguerite Clérié, présidente de l’association APEP-FEV, s’est exprimée sur les sanctions que le ministère prévoit de prendre contre les écoles qui décident d’ouvrir leurs portes avant la date fixée par celui-ci. « Le ministère n’a toutefois pas fait mention de ces sanctions qu’il compte prendre », a ajouté la présidente de l’association.

L’organisation rappelle que depuis plus de quarante ans, le système éducatif haïtien est affaibli par des décisions répétées et irresponsables. Elle souligne que priver les enfants de l’école trop longtemps les expose davantage aux dangers de la rue et à l’emprise des gangs.

La présidente de l’association a mis l’accent sur la décision du ministère concernant l’ouverture des classes. Selon elle, le ministère a une responsabilité morale d’ouvrir toutes les écoles rapidement, pendant les douze mois de l’année, ce qui pourrait servir de thérapie, d’apprentissage, de rire, surtout face à la situation actuelle du pays.

« Chaque jour sans école, c’est comme un enfant en plus donné aux gangs armés. À l’heure actuelle, il est urgent d’amener les enfants dans une structure d’accueil. Que ce soit école, rattrapage, l’essentiel est de ne pas les laisser dans la rue pour éviter qu’ils ne soient sujets aux menaces des chefs de gangs pour intégrer leurs troupes », a-t-elle précisé.

Elle a tenu à souligner que le calendrier scolaire doit répondre avant tout à l’intérêt des enfants. L’APEP-FEV réaffirme sa détermination à défendre le droit fondamental de chaque enfant à une éducation de qualité, dans un environnement sûr et dans le respect du calendrier pédagogique.

L’association appelle le MENFP à instaurer un véritable dialogue avec les acteurs éducatifs, condition indispensable à toute réforme crédible. Elle met en garde contre les pratiques arbitraires qui compromettent l’avenir du pays et lance un appel à la responsabilité nationale.

Par ailleurs, Marguerite Clérié a déclaré que chaque école a ses réalités et ses difficultés, donc cela ne devrait pas poser problème si certaines décident d’ouvrir leurs portes à une date différente de celle fixée par le ministère. Pour elle, l’essentiel réside dans le nombre de jours et d’heures nécessaires au bon déroulement d’une année scolaire.

L’Association invite l’ensemble de la société à protéger l’éducation, qualifiée de « trésor », et à la défendre face aux dérives qui menacent de la fragiliser davantage.

Sorah Schamma Joseph

 

 

 

 

 

 

 

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