Alors que le gouvernement a publié dans Le Moniteur le décret encadrant l’organisation du référendum constitutionnel prévu pour cette année, le parti politique Union Nationale pour l’Intégrité et la Réconciliation exprime de vives inquiétudes. Dans une note rendue publique, cette structure politique affirme que le pays a aujourd’hui d’autres priorités, au premier rang desquelles figurent la sécurité et la survie de la population.
« Le référendum ne peut pas être une priorité au-dessus de la vie et de la sécurité du peuple.», martèle UNIR dans son communiqué, dénonçant un gouvernement qui cherche à imposer à la population un projet de Constitution sans transparence, alors que le pays s’enfonce chaque jour davantage dans une catastrophe sécuritaire et violente.
Depuis plusieurs années, Haïti est confrontée à une insécurité grandissante. Les violences perpétrées par les gangs armés, les déplacements massifs de populations, les assassinats, les barrages routiers et l’effondrement des services publics plongent le pays dans une crise sans précédent, dénonce le coordonnateur dudit parti.
Dans ce contexte, le parti UNIR estime que le gouvernement fait preuve d’un grave déni de réalité en faisant du référendum une priorité nationale. « Plus de mille personnes ont été tuées par balles, mais le gouvernement agit comme s’il ne voyait rien. Le peuple ne peut pas circuler librement, les routes sont bloquées, mais cela n’a aucune importance pour les autorités. Les bandits chassent les gens de leurs maisons, et personne au pouvoir ne lève le petit doigt. Le peuple souffre de maladies et de faim, et l’État reste sourd et aveugle », souligne la note.
En outre, UNIR met également en doute la clarté et la légitimité du projet de nouvelle Constitution. Le parti politique exige que le contenu du texte soit communiqué en détail à la population, de manière transparente et accessible. « Le peuple doit savoir précisément ce que contient ce projet. La Constitution ne doit pas être un projet mystérieux, un chat dans un sac que l’on impose sans explication », déclare UNIR.
En somme, le parti rejette fermement l’idée d’organiser un référendum dans un pays plongé dans le chaos « Le référendum ne peut pas être organisé pendant que la population est entassée dans des camps. Le référendum ne peut pas être une priorité au-dessus de la vie et de la sécurité du peuple. »
Vladimir Predvil
