HAÏTI- Insécurité

De moins en moins d’étudiants fréquentent les espaces universitaires de la capitale

Les responsables des centres professionnels et universitaires  ne cessent de dénoncer la situation sécuritaire du pays qui se détériore de plus en plus dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, ce qui a des incidences majeures sur le secteur éducatif. À cause des attaques armées, des entités de l'Université d’État d’Haïti et des facultés privées de la capitale ne sont pas bondées d’étudiants comme à l'accoutumée et les postulants ne s'empressent pas pour se faire inscrire afin d’intégrer l’une d’entre elles pour l’année académique 2023-2024. 

Alors que l'Université d’État d’Haïti ( UEH) a avisé le public en général et les postulants en particulier que les inscriptions au concours d’admission se tiendront du 4 au 22 septembre 2023, jusqu’ici, on ne constate aucun engouement du côté des postulants pour se faire inscrire et passer les différentes  étapes vers leur intégration à l'UEH.

C'est le même cas de figure pour les universités privées de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, la crise sécuritaire impacte considérablement la motivation des étudiants et des futurs étudiants se plaint le vice-recteur aux affaires académiques de l’UNASMOH, Lumérant Jean Marcel. «  S’il y a un secteur frappé beaucoup plus par le phénomène de l’insécurité c'est le secteur de l’enseignement en général particulièrement l’enseignement supérieur. Les étudiants n'habitent presque plus à Port-au-Prince, ils se sont pour la plupart réfugiés dans les villes de province en raison de la multiplication des actes de violence dans la capitale, c'est la raison pour laquelle,  les universités de certaines localités des villes de province seront plus bénéfiques que celles de la capitale cette année. La majorité de nos étudiants viennent de La Plaine du Cul- de-Sac, de Carrefour-feuilles , de Martissant, ces zones sont sous l’emprise des bandits armés, nous sommes vraiment inquiets », a fait savoir M. Lumérant. Il dit espérer que ce problème qui fait tort au pays précisément aux jeunes qui ne pensent qu'à prendre la fuite vers d’autres cieux plus cléments soit vite résolu.  

Dans ce contexte de crise aigüe où des étudiants sont victimes de viols, de vols et se font kidnapper, tout semble incertain.

Soulignons que certaines facultés de l'université d’État d’Haïti ne fonctionnent plus depuis des mois. À peine si les étudiants des Facultés de Médecine et de Pharmacie et d’Odontologie mettent leurs pieds dans ces espaces puisqu'ils ont la peur au ventre.  Beaucoup de professeurs et spécialistes ont quitté le pays par crainte d’être tombés sous les balles assassines des bandits armés. Jusqu'à présent les barrières de l’Institut national d’administration, de gestion et des hautes études internationales ( INAGHEI) sont fermées. La Faculté des sciences humaines ( FASCH) et la Faculté de droit et des sciences économiques ( FDSE ) ont déjà pris la décision de mettre à l'abri leurs archives et d'autres documents importants au cas où les bandits armés auraient fait irruption dans ces espaces.

 

Vladimir Predvil

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