Quelques heures après la prestation de serment et l'installation des membres du conseil présidentiel de la transition (CPT), des acteurs de la classe politique ne tardent pas à réagir sur cette initiative qu'ils jugent comme étant une avancée importante aux solutions qui peuvent aider au dénouement de la situation de crise du pays. En ce sens, ils saluent l'arrivée au pouvoir des représentants des différents secteurs et souhaitent des mesures urgentes pour le rétablissement de l'ordre et l'organisation des élections dans le pays.
Le roi du vaudou, Augustin Saint-Cloud, salue l'installation du conseil présidentiel, il lance parallèlement un appel à l'unité entre les acteurs des différents secteurs pour mettre fin à la situation d'instabilité politique que fait face le pays. «Les anciens présidents, les anciens Premiers ministres, quelle que soit votre religion, le secteur auquel vous appartenez, les hommes des groupes armés, comme tout autre citoyen, vous avez votre place, vous avez votre contribution en réponse à la crise du pays», a-t-il fait savoir. Pour ce faire, il invite le Conseil à s'ouvrir au dialogue pour une gouvernance inclusive entre les différentes couches de la société.
James Beltis, le président du Bureau de suivi de l'Accord de Montana appelle les conseillers présidentiels au respect de la loi, de la constitution haïtienne et de la population haïtienne. « Ce qui alimente les crises en Haïti, c'est le non-respect de la loi, c'est la corruption. S’ il n’y a pas une rupture avec ces vieilles pratiques, on aboutira encore aux mêmes échecs. Les conseillers ont besoin de faire la différence pour sortir le pays de la crise», ajoute-t-il.
Parallèlement, la secrétaire générale du parti EDE, Sterline Civil s'est exprimée sur l'application X (anciennement Twitter) autour de l'installation des membres du conseil. Elle indique qu'il s'agit d’une avancée significative vers la stabilité du pays. « Le Conseil présidentiel est tenu à une rigueur sans faille : il dispose d'une feuille de route précise à suivre. Dans une course contre la montre, notre pays, confronté à d'immenses défis, se tourne vers vous avec espoir. Le Conseil a le devoir impérieux de délivrer des résultats tangibles ; il vous est donné l'opportunité historique de réussir là où tant d'autres n’ont pas su trouver le chemin du progrès».
D'un autre côté, l’Institut National de Défense des Droits économiques sociaux et culturels (INDESC), propose au conseil présidentiel de la transition de conduire le pays en toute transparence, s'ils veulent faire la différence par rapport aux gouvernements antérieurs. En ce sens, le responsable de l'Institut-conseil au nouveau gouvernement de prendre les doléances des victimes de l'insécurité, les accompagner, les soutenir financièrement, psychologiquement, et permettre leur intégration sociale. Parallèlement, il plaide au renforcement de l'institution policière et des forces armées
afin d'améliorer le contrôle des ports, des douanes et du territoire en général. Plus loin, le défenseur des droits humains souligne qu'il faut établir un organe chargé d'enquêter sur les auteurs intellectuels des crimes en Haïti, les trafiquants d'armes et de munitions, ainsi que les financiers des gangs. Concernant les démarches vers l'organisation des élections, il souhaite en effet des ateliers avec des acteurs de la société pour discuter de la mise en place du Conseil Électoral Provisoire et de la réforme constitutionnelle dans un délai assez raisonnable.
Enfin, lIndesc suggère au Conseil présidentiel de transition de prêter une attention particulière à la situation des droits humains en Haïti en mettant en œuvre les mesures susmentionnées en faveur des victimes d'actes de vandalisme et de barbarie. Selon d'autres responsables d'organisations de la société civile et de la classe politique, la sécurité est donc un besoin urgent pour la population haïtienne. Ils souhaitent en ce sens, une prise en charge de la part des secteurs pour le rétablissement de la paix et de la sécurité dans le pays.
Oberde Charles
