Les espoirs de résolution de la crise s'effritent

Du 4 au 10 septembre, des émissaires de la Caricom ont rencontré les représentants de l’Accord du 21 décembre, de la Déclaration commune de Kingston et de la société civile, dans l'objectif d'aboutir à un accord pouvant résoudre la crise politique. Cependant, les échanges n'ont pas permis de parvenir à un compromis politique, et même le rendez-vous prévu pour le 12 septembre n'a pas eu lieu.

À l'issue de leur séjour de 6 jours dans le pays, les émissaires de la Caricom ont exprimé leur déception face au durcissement des positions des protagonistes haïtiens. Malgré la grave crise économique et l'expansion des gangs armés, certains acteurs tirent sur la corde raide en exigeant la démission du Premier ministre Ariel Henry comme préalable aux négociations, à l'exception du parti Fanmi Lavalas.

L'organisation régionale a exprimé sa déception face à cette position jugée rigide. Il s'agit de la troisième initiative sous les auspices de la Caricom qui se termine par un cuisant échec. Près d'une cinquantaine d'acteurs venant de divers horizons s'étaient rendus en Jamaïque pour discuter de la crise, et en juillet dernier, une délégation composée de trois anciens Premiers ministres avait également tenté de faciliter une entente entre les acteurs. Le 10 septembre dernier, d'éminentes personnalités sont également reparties bredouilles.

Cependant, malgré ces échecs, les acteurs avaient convenu de poursuivre les pourparlers ce 12 septembre. Mais, la réunion n'a pas pu avoir lieu, car l'endroit de négociation, la Nonciature apostolique, n'était pas disponible en raison de difficultés de dernière minute. La séance a été reportée à une date ultérieure, rendant impossible l'obtention d'un accord avant la date butoir du 15 septembre.

En effet, le Conseil de sécurité des Nations unies s'est fixé cette date limite pour se prononcer sur la proposition du Kenya de prendre les rênes d'une mission multinationale en Haïti, mais même le Kenya semble hésiter, selon les dernières informations.

Entre les acteurs de la classe politique qui maintiennent des positions intransigeantes et les gangs criminels qui montent en puissance, l'avenir s'annonce de plus en plus sombre pour Haïti.

 

Esdra Jeudy 

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