HAÏTI-DROITS HUMAINS

LE RNDDH réclame de meilleures conditions de travail pour les policiers

Le Réseau national de défense des droits humains ( RNDDH ), dans son dernier rapport, exige que les autorités concernées offrent de meilleures conditions de travail aux agents de l’ordre, réviser leur salaire ainsi que les avantages sociaux qui leur sont accordés, dont la couverture d’assurance maladie, tout en procédant à leur certification.

 

La situation sécuritaire du pays jugée préoccupante pendant les années ayant précédé l’arrivée au pouvoir du gouvernement de facto dirigé par Ariel Henry, est devenue explosive depuis 2022. Pour le  Réseau national de défense des droits humains, cette situation cauchemardesque est d’autant plus caractérisée par des assassinats, des vols, des viols, dont des viols collectifs. De juin 2022 à juin 2023, les agents-tes de l’institution policière ont été amenés à travailler dans des conditions extrêmement difficiles, a tenu à souligner le RNDDH, précisant dans son rapport que  les agents de l’ordre sont touchés comme tous autres citoyens par l’insécurité. Aussi, ils ont dû faire face à des responsables de l’État qui, au lieu de les pourvoir en matériels et équipements policiers en vue de leur permettre de se colleter aux bandits armés, ont préféré mettre à la disposition de ces bandits armes et munitions, en vue de semer le deuil au sein de la population, déplorent les responsables de cette structure.

 

« Au cours de la période couverte par ce rapport, au moins cinquante-huit 

policiers-ères ont été assassinés par balles. Parmi eux, vingt-neuf  ont été tués de janvier à juin 2023, soit une moyenne de cinq  policiers-ères par mois. Et, plusieurs parmi ces victimes ont été enlevées par des bandits armés et ne sont jamais rentrées chez elles. », signalent les membres de cet organisme de défense des droits humains dans son rapport.

 

Toujours dans son rapport publié à l’occasion des 28 ans de la police nationale d’Haïti, le RNDDH a également rappelé qu’au moins treize attaques armées ont été perpétrées par les bandits armés de juin 2022 à juin 2023, à l’encontre de postes de police où plusieurs policiers ont aussi été assassinés lors de ces raids, tandis que d'autres ont été blessés par balles. « Au moins un agent a été blessé à coups de pierre et de tessons de bouteilles. », 

 

Pour le RNDDH  l’institution policière doit être l’objet d’un 

processus de certification. Pour ce faire, ils estiment qu'idéalement une équipe chargée de certifier les agents-tes de la PNH devrait être composée d’une structure indépendante, de l’Inspection générale de la PNH et de l’Académie Nationale de Police. Par contre, le RNDDH croit que la hiérarchie de l’institution policière, telle qu’elle est constituée aujourd’hui, risque de causer d’énormes torts à l’institution, si elle reste inchangée. « Il est de notoriété publique que des membres de cette hiérarchie entretiennent des liens avec des bandits armés et que le haut-commandement de la PNH ne peut passer d’ordre aux policiers-ères. Dans ces conditions, cette hiérarchie qui a perdu toute crédibilité vis-à-vis des agents-tes ne peut pas continuer à conduire la barque de cette institution qui est très importante pour le pays. », défendent les responsables du Réseau national de défense des droits humains. 

 

D'un autre côté, ce groupe de défenseurs des droits humains dénonce le fait que les agents de l’ordre sont amenés à travailler dans des conditions extrêmement difficiles. Les responsables de tous les commissariats et sous-commissariats ainsi que les agents-tes rencontrés au moment des visites de monitoring du RNDDH, ont affirmé qu’il leur manque l’essentiel pour travailler. Ils disposent de matériels et équipements policiers défectueux ou en quantité insuffisante : armes et munitions, bâtons, casques, boucliers, torches, gaz lacrymogène. Les agents-tes sont aussi obligés de travailler dans des espaces qui présentent un danger pour eux ainsi que pour ceux qui les fréquentent. » , dévoile-t-il. 

 

En fin de compte, l’institution policière ne dispose d’aucune structure offrant une assistance psychologique aux agents, ce,   en dépit du fait qu’ils exercent un travail risqué et stressant. « Par exemple, l’un d’entre eux a affirmé compter vingt-huit  années de carrière sans avoir vu une seule fois un psychologue. », a fait savoir le RNDDH dans son rapport en date du 11 juin 2023.

 

Vladimir Predvil 

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