Rencontre en Jamaïque : Ariel Henry défend sa vision et annonce un remaniement du cabinet ministériel

Des responsables de partis politiques haïtiens, d'associations de la société civile et le Premier ministre, Ariel Henry, séjournent actuellement en Jamaïque dans le cadre d'une rencontre de 3 jours organisée par la CARICOM sur la situation haïtienne. Le chef du gouvernement a promis, dimanche 11 juin, lors du lancement, un remaniement du cabinet ministériel et la tenue d'élections générales en Haïti, et surtout il a écarté la possibilité d'un éventuel accord politique.

 

 

Ils sont plus d'une trentaine d'acteurs politiques et de la société civile à faire le déplacement, après avoir boudé une première rencontre tenue les 23 et 24 mai derniers en Haïti, à l'initiative du Haut conseil de transition (HCT). En réaction, cette structure créée dans le cadre de l'accord paraphé le 21 décembre 2022, a décliné l'invitation de la CARICOM.

 

Le Premier ministre, Ariel Henry, ayant fait le déplacement, semble avoir décidé de ne pas faciliter la tâche à ces représentants de parti qui, selon plus d'un, représentent véritablement la classe politique haïtienne. Ariel Henry exclut la possibilité d'un nouvel accord, il appelle à un plus large consensus pour trouver une issue durable à la crise actuelle, tout en restant attaché à l'accord du 21 décembre reproché d'être trop partisan.

 

« Nous ne sommes pas venus ici pour recevoir des diktats de quiconque. Nous ne sommes pas venus ici pour négocier un nouvel accord en plus. Nous sommes là pour nous entendre entre compatriotes qui ont à cœur l'intérêt national, sur les prochaines étapes dans la marche vers la reconstruction de notre démocratie. Nous sommes entre nous, avec nos frères de la CARICOM, nous pouvons sereinement nous dire certaines vérités en face, sans nous fâcher pour autant », a déclaré le chef du gouvernement qui, dans son discours, a salué cette initiative «louable» de la CARICOM.

 

 

«Certains pensent que l'exercice que nous allons faire ici est inutile et ne mènera à rien de tangible en plus, parce que nous venons de faire la même chose il y a deux semaines à Port-au-Prince et que nous ne pouvons pas continuer indéfiniment à négocier et à discuter. Mais moi, je crois que chaque fois que des Haïtiennes et des Haïtiens veulent s'asseoir pour discuter du pays, il faut toujours répondre présent », a énoncé monsieur Henry.

 

D'un autre côté, le locataire de la Primature a promis de respecter les engagements pris lors du forum organisé en mai dernier par le Haut Conseil de la Transition. À savoir, le remaniement du cabinet ministériel, la formation du Conseil Électoral provisoire (CEP), les réformes au sein de l'administration publique, les changements significatifs dans la diplomatie, entre autres.

 

 

Seul aux commandes du pays, le Premier ministre manifeste une confiance qui, de l'avis des acteurs politiques, frise l'arrogance en raison possiblement de l'appui qu'il bénéficie de la communauté internationale. Ils en veulent pour preuve le discours tenu à la Jamaïque qui est perçu comme une provocation, d'autant plus que plusieurs d'entre eux reprochent au chef du gouvernement le fait d'avoir quitté la salle où se déroulait la rencontre juste après son intervention, sans écouter les prises de parole des autres dirigeants politiques ayant fait le déplacement.

 

 

Pour la deuxième journée, les acteurs se sont abstenus de faire des déclarations dans la presse, mais déclarent tout de même être confiants qu'ils parviendront à dégeler la crise politique qui ne fait que s'aggraver depuis l'assassinat du président Jovenel Moïse. Pour l'instant, tous les regards sont rivés sur Kingston pour voir à quoi ces discussions aboutiront.

 

 

 

Esdra Jeudy 

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