Hausse du coût des médicaments : l’Association des pharmacies d’Haïti tire la sonnette d’alarme

Si de plus en plus d’Haïtiens ont du mal à manger à leur faim, exécuter une ordonnance en pharmacie s’avère difficile ou carrément impossible pour une petite bourse. L’Association des pharmaciens d’Haïti, entre inquiétude et préoccupation, lance un cri de désespoir et plaide pour un changement de système de santé

Hausse du coût de l’énergie, les difficultés d’approvisionnement en matières premières et l’inflation liée à la crise actuelle impactent tous les secteurs de la vie, et l’industrie pharmaceutique n’en est pas exempte. 

En moins d’un an, selon le rapport de l’Institut haïtien de statistique et d’informatique, l’industrie pharmaceutique a connu une inflation de 45,6 %  et les lunettes à verres correcteurs de 59,1 %.

Dans une interview à Le National, ce lundi 20 mars 2023, Pierre Hugues de l’Association des pharmaciens d’Haïti explique que : « la situation aujourd’hui est particulièrement préoccupante, car les conséquences sont les pénuries, les ruptures d’approvisionnement, les arrêts de commercialisation ».  

Ainsi, l’industrie pharmaceutique plaide pour des mesures d’urgence impliquant la baisse des prix et un changement de système qui permettrait à la population de souffler n’ayant plus besoin de payer directement les prescriptions à la pharmacie.

« Nous devons penser à changer notre système de santé qui oblige la population à payer pour les services de soins de santé.

 Certains pays qui se disent pourtant capitalistes permettent à leur population d’acheter en pharmacie des médicaments ou de se rendre à l’hôpital pour que la facture puisse être réglée par l’État.  Ainsi on allait en même temps résoudre le problème de la vente des médicaments ambulants qui jusqu’à présent n’a aucun contrôle. »

Plus loin, une propriétaire de pharmacie de Pétion-ville, qui a bien voulu répondre à nos questions en  gardant l’anonymat, déclare qu’elle est au bord de la faillite et compte fermer très vite si cela ne change.

Déjà en proie à la violence criminelle des gangs armés, les quartiers de Pétion-ville ne sont plus ceux qu’ils étaient dans le temps, rendant la situation encore plus difficile, a-t-elle fait savoir.

 

« La hausse des 45,6 %, de l’IHSI, est la résultante d’un ensemble de facteurs : la flambée des prix liée à la forte volatilité de la gourde par rapport au dollar américain, l’expansion de la violence des gangs qui paralysent de plus en plus les activités économiques, sans parler de l’augmentation de la gazoline qui nous affecte beaucoup, car certains médicaments doivent être constamment gardés à basse température. »  

 

Gerard H. Resil   

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