HAÏTI / INSÉCURITÉ

Les groupes armés se déchainent

Les Haïtiens continuent de fuir l’insécurité. Les bandits veulent à tout prix mettre à genou toutes les couches de la société haïtienne. Ainsi, les habitants de Petite Rivière de l’Artibonite sont pris en otage par les bandits armés. Ceux de la troisième circonscription de Port-au-Prince, notamment à Carrefour-feuilles, Laboule 12, Caradeux, entre autres, continuent de solliciter l’intervention de la Police nationale d’Haïti pour libérer leurs zones sous l’emprise des bandits.

À cause des actions des groupes armés, la population haïtienne est terrorisée. À la Petite-Rivière de l’Artibonite, les gangs armés de Savien et de Palmiste sèment le chaos. Depuis plusieurs semaines, les habitants dénoncent l’indifférence des autorités concernées qui semblent faire la sourde oreille face à leur calvaire. 

 

En effet, les groupes armés qui agissent comme bon leur semble au niveau de la Petite-Rivière de l’Artibonite ont dû contraindre plusieurs familles à abandonner leurs maisons.  De même, lors d’une attaque des bandits armés à Petite-Rivière de l’Artibonite, au moins 15 personnes ont été tuées le mercredi 9 novembre 2022, une dizaine de maisons incendiées, et plusieurs personnes en sont aussi sorties blessées.

 

Selon les informations disponibles, il s’agissait de représailles des gangsters sur les membres de la population qui avaient lynché une dizaine d’entre eux, lundi, alors qu’ils tentaient de se rendre à un marché public pour revendre des produits alimentaires volés. 

 

« Des individus armés ont aussi menacé Gertrude Horace, une journaliste évoluant dans cette commune, après avoir mis le feu dans la maison de sa mère. »

 

Concurremment, plus de 17 personnes ont été lynchées dans le Bas Artibonite, particulièrement dans les localités de Préval, Barrière Léon et Jako, ce jeudi 10 novembre 2022. Le gang armé Gran grif a incendié près de 75 maisons toujours dans ces localités. 

 

Par ailleurs, les habitants de Carrefour-feuilles se sont encore réveillés ce vendredi 11 novembre 2022 sous les tirs nourris des hommes armés.  D’après les informations, le bilan s’est alourdi pour cette nouvelle journée du vendredi. « Les bandits armés, qui opèrent en toute quiétude dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, ont brûlé vive Kathiana Pierre, une jeune femme de 30 ans et mère d’un petit garçon âgé de 9 ans à Savane Pistache ». Ce drame a laissé la mère de la victime sans voix.

 

« Ils nous ont forcés à laisser nos maisons. Nous avons tellement peur que nous sommes obligés de prendre refuge dans les rues. Nous ne souhaitons que le rétablissement de la paix. Nous réclamons la paix », a tenu à déclarer une jeune femme au micro de l’un de nos journalistes reporters. 

En sus, cette jeune femme qui habite à Savane Pistache appelle les autorités concernées à intervenir en toute urgence pour empêcher que cette situation se dégénère. « Nous avons des enfants en bas âges avec nous, nous ne pouvons même pas leur donner à manger, explique-t-elle.

 

Toujours dans la 3e circonscription de Port-au-Prince, la Police nationale a repris le contrôle du sous-commissariat de Savane Pistache, à Carrefour-feuilles, qui était envahi par des bandits tôt dans la matinée du jeudi 10 novembre 2022. Ces malfrats ont terrorisé les résidents de ce quartier à l’aide de tirs nourris et en pénétrant dans la plupart des résidences.

 

Ainsi, l’ex-maire de Carrefour, Yvon Jérôme, a condamné les agissements des bandes armées qui continuent de s’affronter et pénaliser les citoyens pour un contrôle de territoire. Pour lui, c’est la résultante de l’échec des autorités policières dans leur mission de protéger la population.

 

Aussi, Yvon Jérôme, a critiqué les dirigeants politiques qui n’ont consenti aucun sacrifice pour sortir le pays de la crise. « Il convient de donner une nouvelle direction à Haïti en proie à des luttes intestines qui affectent particulièrement les plus démunis », a-t-il tenu à suggérer.

 

En ce qui concerne les multiples actes de violences perpétrées sur la population par les groupes de gangs, selon Onu Haïti, 1,5 million de personnes ont été directement affectées par l’activité des gangs de rues, ce qui a augmenté grandement la violence liée au genre et le recours au viol.

 

Vladimir Predvil 

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