A quand la fin de la crise du carburant?

Depuis plus de trois mois, le carburant, rare dans les stations à essence, se vend à des prix exorbitants sur le marché informel. Une situation qui crée d'énormes embouteillages lors des distributions de ce produit à la pompe. Aucune action concrète jusqu'ici n'a été posée par les autorités pour mettre un terme à cette rareté de carburant qui impacte la vie de tous les citoyens.

Face à une telle pénurie de carburant sur tout le territoire, aucune solution n'a été trouvée malgré de nombreuses livraisons de produits pétroliers. Une semaine après l'annonce de la disponibilité à Varreux de 40.000 barils. Le 21 août dernier, le Bureau de monétisation des programmes d'aide au développement (BMPAD), dans un communiqué, prévoyait une arrivée de 60.000 barils  en Haïti le 26 août 2022  dont 40.000 de gazoline et 20.000 de diesel pour contrecarrer cette rareté. Pourtant, les consommateurs font encore la queue pour trouver un galon au prix de 250 gourdes sinon ils n'ont qu'à aller chez les détaillants qui vendent le galon de la gazoline au coût de 1250 gourdes ou 1500 gourdes dans la rue.


 

Le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Me Jacques Lafontant, après la saisie d'une quarantaine de barils de carburant dont 31 dans la commune de Kenscoff le week-end écoulé, continue a annoncer que des mesures sévères vont être prises par les instances concernées en vue de stopper la vente illicite du carburant. Il a aussi déclaré le 29 août dernier que dans la commune de Carrefour, lors d'une intervention policière, des agents de la Police nationale d'Haïti (PNH) sont impliqués dans cette vente illégale de carburant. Après avoir informé le haut commandement, des mesures rigides seront prises.


 

Malgré ces décisions, encore aujourd'hui les scènes de bousculade dans les pompes à essence persistent. L'institution policière semble impuissante face à cette choquante situation qui, pour l'instant, semble sans fin; les autorités n’ayant toujours pas posé d’actions concrètes pour y mettre un terme. 


 

«Pour faire le plein, je suis obligé de garer ma camionnette puis dormir à l’intérieur en attendant les pompistes. Parfois ils nous livrent le carburant, sinon on a qu'à attendre que le jour se lève puis nous battre, parfois pour rien. Il n'y a pas de pénurie en Haïti c'est une question de politique pour pouvoir augmenter le prix du gallon de carburant», relate un chauffeur de camionnette.


 

Au cours d'une entrevue, David Turnier, président de l'Association nationale des distributeurs de produits pétroliers, a fait savoir que l'exportation mensuelle de 667.000 barils de produits pétroliers par le Bureau de monétisation d'aide au développement (BMPAD) est insuffisante. Selon lui, 22.000 barils par jour seront nécessaires. Il a ensuite fait savoir que cette crise est la cause d'une puissante contrebande en Haïti. D'après lui, certaines stations de services se changent en station contrebandière. 


 

Cette crise de produits pétroliers en Haïti touche aussi les passagers. Certains dénoncent l’augmentation du coût du transport en commun par les chauffeurs. 

 

Mettre une fin à cette rareté semble difficile pour ne pas dire impossible. Les autorités étatiques vont devoir prendre des mesures plus rigides afin que la distribution des produits pétroliers se fasse avec facilité.

 

 

Arnault Veron

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