Premier anniversaire de l'Accord de Montana: les signataires évaluent les effets de la crise

Ce 30 août 2022 marque une première année depuis que l'Accord de Montana a été signé entre divers secteurs de la société civile et de la classe politique, en vue de pallier la crise qui perdure dans le pays après l'assassinat du président Jovenel Moïse. Par ailleurs, les membres du Bureau de suivi de cet accord condamnent la mauvaise foi du pouvoir en place et son esprit dictatorial par rapport à son manque de volonté de dégeler la crise.  Magalie Comeau Denis, l'un des membres du BSA, déclare que les signataires dudit accord sont encore mobilisés vers un consensus populaire et sont prêts à discuter tant avec les acteurs nationaux qu'avec les membres de la communauté internationale.

 

 

«La volonté des signataires de l'Accord de Montana de voir une solution à la crise multidimensionnelle que confronte le pays n'a pas abouti. C'est de l'anarchie, c'est du brigandage au niveau de l'État, du vide au niveau de toutes les institutions du pays et au sein des différents pouvoirs», a déclaré Magalie Comeau Denis, membre du Bureau de suivi de l'accord de Montana. Elle a par ailleurs critiqué le Premier ministre Ariel Henry qui n'a pas posé d’actions concrètes pour sortir le pays de son marasme.

 

 

Une année après la signature de l'Accord de Montana,  les démarches entreprises pour trouver un consensus avec les différents acteurs n'ont pas été respectées. «Suivant les prérogatives de la Constitution de 1987 amendée, nous, au sein de l'accord, nous avons exigé un gouvernement bicéphale avec le renforcement de toutes les institutions, par la mise en place de toutes les normes démocratiques, à travers une transition de deux ans»,a souligné Mme Comeau Denis. Dans notre discussion avec le chef du gouvernement, nous avons clairement déterminé notre position et les diverses exigences de l'accord avec beaucoup de tolérance et de respect, en vue de trouver avec le PM un consensus réel, vrai et sincère dans le but d'apporter une réponse aux vrais problèmes du pays, a-t-elle poursuivi.

 

 

Cependant, Mme Comeau Denis a fait savoir qu'il ya un manque de sincérité dans les déclarations du Premier ministre faisant croire qu’il est prêt à dialoguer avec les divers acteurs pour trouver ensemble une solution à la crise. « M. Ariel Henry nous a dit qu'il n'a pas de mandat et qu'il n'est pas capable de prendre toutes les décisions au niveau de l'État», a martelé Mme Denis. 

 

 

Pour sa part, le président du Bureau de suivi de l'accord (BSA), James Beltis condamne des acteurs haïtiens qui par leurs comportements, se laissent manipuler par l'ingérence de la communauté internationale dans le pays. « Au lieu de poser les vrais problèmes du pays entre nous les Haïtiens, ces hommes-là courent vers des étrangers et négligent de mener un vrai dialogue entre Haïtiens. Aujourd'hui, le problème ne concerne que nous», a-t-il soulevé. Par ailleurs, Mme Comeau Denis soutient qu'au niveau des signataires de l'Accord de Montana, ils sont encore ouverts au dialogue et aux négociations avec tout secteur qui souhaite un changement profond au niveau de l'État. Elle croit aussi à une mobilisation populaire où les gens du pays conjuguent leurs forces pour exiger au gouvernement de cesser d'agir en dictateur et de combler les vides au niveau du pouvoir de l'État. Ainsi, Mme Comeau Denis a laissé entendre que la population doit jouir pleinement de son droit à la vie, dans un climat de paix et de sécurité.

 

Oberde Charles

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