Du neuf avec du vieux !

Pendant que toute une population attend qu’on mette fin à cette situation d’insécurité généralisée qui a forcé des dizaines de milliers de familles à fuir leurs domiciles, nos politiciens démontrent encore leur génie dans les magouilles stériles pour la nation, mais souvent rémunératrices pour eux. Il y a ceux qui sont déjà au pouvoir et prêts à toutes les manœuvres pour y rester. Il y aussi les autres qui veulent se mettre autour de la table du pouvoir en y excluant tous les autres. Dans les deux cas, la situation réelle du pays n’est pas prise en compte.

 

On est en droit de se demander comment notre société a pu produire des femmes et des hommes avec un tel degré d’inconscience, de méchanceté et surtout de mépris, de haine pour ce pays. Haine aussi d’eux même. Car l’état du pays rejaillit en premier lieu sur ceux qui prétendent le diriger. Alors que tous les indicateurs sont au rouge, alors que la majorité de nos entreprises ferment ou sont à bout de souffle, alors que les bandits occupent le centre-ville et paradent à quelques dizaines de mètres du Palais national, on trouve des politiciens en place qui pensent encore manœuvrer pour rester à la barre, pour augmenter leur compte en banque.

 

 

Le sursaut national pour remettre en marche le pays exige un autre état d’esprit. Nous sommes une société de brasseurs née d’une tradition qui était celle des flibustiers. Ce n’est pas par hasard qu’on a eu au final un grand brasseur comme président de la République ce qui a fait en fin de compte imploser le système que certains tentent encore désespérément de sauver. Les instincts de prédation sont encore là, ancrés en nous, puissants. Il faut arriver à s’en débarrasser pour que nous puissions faire face à ce chaos qui s’étend.

 

On attend l’installation du Conseil Présidentiel. Quelle que soit la solution choisie, les seuls objectifs attendus par la nation ce sont la sécurité des vies et des biens, la libre circulation sur nos axes routiers, la remise en marche des institutions et la relance des affaires. Nous voulons que nos jeunes reprennent le chemin de l’école. 

 

Nous ne voulons plus la reprise des traditionnels jeux de filous où la politique se résume à la distribution de postes juteux et à la jouissance de couteux privilèges sur le dos d’une nation exsangue. On va exiger beaucoup de dépassement à ceux appelés à gérer cette période dite de transition. Les ambitions personnelles ne sont jamais de mises quand la patrie est en danger. Il y a un dicton qui dit « ou te mèt mete vès sou yon bourik, depi midi sonnen, l ap ranni kanmèm. » Ceci pour prévenir que les habitudes acquises on ne s’en débarrasse que difficilement. Comme pour l’instant, on doit travailler avec le matériel humain qu’on a, il faudra peut-être forcer à faire mentir l’adage. Pour espérer obtenir du neuf avec du vieux.

 

Gary Victor

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