Les cocotiers d'Haïti en grand danger de disparition

Depuis plusieurs mois les habitants de certaines régions du pays assistent avec impuissance et consternation à la disparition graduelle des cocotiers, en raison d'une pathologie qui les ronge à petit feu. Charlot Murat, un exploitant agricole dans le département des Nippes tire la sonnette d'alarme. Selon lui, par rapport à la vitesse folle que se propage l'épidémie, d'ici peu, elle risque de décimer tous les cocotiers du pays

« Cette pathologie apparaît sur la forme de champignon sur les cocotiers, jaunit leurs feuilles , puis après quelque temps le dessèche complètement », explique l'entrepreneur. « Dans un avenir pas trop lointain, sans l'intervention de l'État ou d'autres instances concernées par la question, cette culture disparaîtra, comme d'autres arbres qu'avait le pays qui, par le passé, ont connu ce sort tragique », craint M. Murat.

 

Cependant, ce n'est pas la première fois qu'Haïti  est confronté à ce fléau. Déjà, entre 2017 et 2018, une épidémie similaire avait ravagé plusieurs zones, dont la Plaine de Léogane. Suite au passage de la maladie dans cette localité, il n'existe presque plus de cocotiers, d'après M. Murat. Des experts, venus de la Martinique et la Guadeloupe à cette époque, avaient fait des recommandations au gouvernement d'alors, mais elles n'ont pas été suivies par les différentes administrations qui se sont succédé, a-t-il ajouté. 

 

M. Murat se montre critique à l'égard des autorités en place qui n'ont pas réagi malgré le fait qu’ils sont informés par des regroupements de paysans de la présence de la maladie sur le territoire. Les habitants ne savent pas à quel saint se vouer et ne disposent pas de moyens adéquats pour faire face à ce genre de fléau, indique Charlot Murat, tout en rappelant l'impérieuse nécessité d’aider à protéger cette plante si chère à notre environnement.

 

Il a également mentionné les lourdes conséquences pour le pays, déjà en proie à d'énormes difficultés, si les responsables laissent mourir les cocotiers. Selon lui, ce serait non seulement punir les paysans, qui en tirent un avantage économique directe, mais aussi ce serait de donner la possibilité aux entrepreneurs du pays voisin, de qui nous dépendons presque entièrement, de continuer a grossir leurs bourses à notre détriment.

 

En cas d'incapacité, l'entrepreneur demande aux dirigeants de solliciter de l'aide des certains pays amis, spécialement ceux de la Caraïbe, qui sont, selon lui, également menacés par cette épidémie qui ne cesse de prendre de l'ampleur dans le pays.

 

Esdra Jeudy

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