Les habitants de Cabaret se décernent un satisfecit pour les six ans du « lac Verger »

Le lac Verger a six ans (9 mars 2017 – 9 mars 2022). Depuis son inauguration, il est devenu un patrimoine, une richesse incommensurable pour la communauté de Cabaret, localité de la première section communale de Lacoma, commune de Jean-Rabel, selon les témoignages de certains fermiers interrogés à cet effet.

Le lac Verger qui s’étend sur six hectares est le plus grand lac du département du Nord-Ouest et 3e plus grand lac artificiel du pays. Il a une capacité de 142 mille 400 mètres cube d’eau. L’on doit, d’entrée de jeu, souligner que sur le plan environnemental, le « lac Verger » sert d’habitat pour certains oiseaux terrestres, aquatiques et des plantes aquatiques. Il permet d’atténuer les effets du changement climatique, lutter contre l’insécurité alimentaire et est très utile pour l’évapotranspiration.

L’objet de la mise en place de ce grand réservoir a été de renforcer l’agriculture, l’élevage et la pêche dans le bas Nord-Ouest. Après six ans, quel est son état actuel et quel bilan peut-on en tirer? Coup de projecteur avec les riverains de la zone.

 

Parole aux bénéficiaires

Développement rural et communautaire, ҫa résonne à Cabaret, localité de la première section communale de Lacoma, commune de Jean-Rabel. Depuis quelque temps Heifer International Haïti s’évertue à aider la population à résorber certains problèmes liés à l’élevage, l’agriculture, l’environnement, entre autres. C’est ainsi qu’un diagnostic a permis à cet organisme philanthropique de construire depuis l’année 2017 un lac collinaire pouvant desservir près de 200 mille habitants.

Elysé Paul, coordonnateur de l’Association des travailleurs de Cabaret (ATC), membre du comité de gestion du « lac Verger », revient sur la construction et l’histoire à succès de ce patrimoine communautaire : « C’est le Dr Hervil Chérubin - après analyse de la gravité du problème d’eau à Cabaret, surtout durant les périodes de sécheresse - qui nous a permis via Heifer Project International d’avoir cet étang que les cabaretains considèrent comme une fortune ».

Ce barrage collinaire est très utile pour les paysannes et paysans de cette communauté à en croire Elysé Paul. « Grâce au lac Verger, nos animaux ne meurent plus.  Nous sommes plus confortables dans la pratique de l’élevage, activité fondamentale de la zone. Nous faisons de la culture maraîchère et d’autres produits agricoles, etc. », a-t-il informé. Le lac a globalement résolu les problèmes récurrents auxquels font face les agricultrices et agriculteurs du milieu, a-t-il dit soulignant que durant les périodes de sécheresse les habitants marchent plusieurs kilomètres pour guider le bétail à s’abreuver.

L’agriculteur Wilkyen Octéus qui bénéficie, lui aussi, et ceci, quotidiennement, le service du lac opine : « Depuis quelque temps, le lac n’est jamais séché. C’est une source économique pour nous. Depuis son existence, il nous aide à reconstituer notre cheptel bovin, caprin, entre autres, très vulnérable durant les périodes de sécheresse. Toutes mes activités se trouvent dans l’environnement du Lac. Moi, personnellement, je n’ai pas assez de mots pour remercier une fois de plus Heifer Haïti pour ce bien commun offert à la communauté ».

Asselia Louis, un membre du comité de gestion du lac estime, pour sa part, que cette cuve a rempli globalement sa mission : « Je suis satisfaite de cette œuvre d’art que Heifer Haïti a mis au service de ma communauté depuis l’année 2017. Nos attentes sont comblées. Le lac a parfaitement répondu à nos besoins tant exprimés avant la construction de ce joyau ». « À date, Heifer continue à nous aider, je la félicite pour ses travaux de haute qualité et durable depuis son apparition dans la communauté de Cabaret, je lui demande de suivre cette même lancée », a-t-elle ajouté.

Les autres témoignages à succès de l’existence du lac ne sont pas différents. Rosalta Bélizaire, représentante du bassin versant de la ravine Dinise, abonde, quant à elle, en ce sens : « le lac a été construit dans l’objectif de favoriser l’agriculture, le breuvage d’animaux, la pêche et combattre la sécheresse. Depuis, j’ai assisté à plusieurs pêches, les animaux ne meurent pas, et nous faisons de la lessive. Pour moi, ce lac est un pari gagné par ce que nous en faisons usage multiple », a-t-elle relaté.

Aussi, Labanithe Lubin, un autre membre du comité de gestion du lac s’est réjouie pour avoir trouvé l’accompagnement de Heifer International Haïti dans cette communauté vulnérable privée de presque toute sorte d’infrastructures : « Maintenant, avec la présence et activités de Heifer, nous sommes soulagés de nos calamités. L’espoir commence à s’installer tant dans l’agriculture, l’élevage, etc. ». Après ma maison, je passe plus de temps dans mes jardins limitrophes au lac », a-t-elle renchéri.  

 

D’autres besoins exprimés…

Pour l’heure, d’autres besoins se font sentir si l’on croit les riverains questionnés à l’occasion des six ans de cette retenue collinaire. « Actuellement, nous avons un souci : nous n’avons pas la possibilité d’entretenir cette cuve. Une partie du lac a besoin d’être fouillé à nouveau, le nettoyage et autres services sont nécessaires pour le protéger. Il est évident de trouver un moyen de sécuriser ce barrage collinaire, vecteur de développement économique et communautaire de cette localité. Nous proposons de le grillager. Ce, pour une meilleure gestion et utilisation par les usagers », recommande le coordonnateur de l’ATC qui lance un appel aux autres organisations intervenant dans ce terroir à réhabiliter la route agricole conduisant vers cette réserve d’eau et les parcelles agricoles.

En ce sens, «la commission de gestion de cette retenue collinaire va se démener pour présenter aux acteurs intervenant dans la zone un dossier relatif à la réhabilitation de cette route agricole, ont informé des membres de la communauté.

 

Noël D. Clédanord Jr

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES